Algérie

Santé publique Grève des paramédicaux



Le Syndicat algérien des paramédicaux (SAP) met ses menaces à exécution. Le conseil national de ce syndicat autonome a en effet décidé, à l'unanimité, d'une grève nationale de trois jours à partir d'aujourd'hui pour dénoncer une tentative de «clochardisation» de la profession paramédicale par la tutelle. Le SAP, qui avait rejeté «catégoriquement et fermement» l'avant-projet du statut particulier des paramédicaux, accuse ouvertement le ministère de tutelle de fermer toutes les voies de négociations. «Nous avons constaté que des lobbies continuent à exercer leurs pressions pour empêcher l'aboutissement de notre projet. On refuse le marchandage. On dit non à la régression et à l'humiliation de notre corporation», lit-on dans un communiqué du syndicat autonome. Et d'ajouter: «Aujourd'hui, nous disons halte aux manoeuvres malsaines qui serviront certains intérêts personnels au détriment de milliers de paramédicaux». Le SAP voit dans l'avant-projet du statut particulier des paramédicaux, présenté par la commission nationale des statuts du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, une menace pour la profession paramédicale, notamment en ce qui concerne l'ouverture du créneau de la formation aux écoles privées. Pour ce syndicat autonome, la tutelle tente de «dévaloriser» cette profession en confectionnant un statut sur mesure servant «l'intérêt de certaines personnes afin de favoriser l'ouverture des écoles privées de formation paramédicale et faire des affaires sur le dos des paramédicaux». Il regrette, dans ce sens, que les négociations menées avec la commission mixte (syndicats/ministère de la Santé) pour l'élaboration d'un nouveau statut particulier se sont avérées une vraie «perte de temps», puisque aucune proposition du syndicat n'a été prise en compte par la tutelle. L'ouverture du créneau de la formation des paramédicaux aux écoles privées, prévue dans l'avant-projet du statut particulier, est pour le SAP une menace pour la qualité de l'enseignement des paramédicaux. Le syndicat autonome signale que les diplômes délivrés par ces écoles ne permettront à leurs détenteurs que d'exercer dans des cliniques privées, sans aucune perspective pour évoluer et améliorer leurs connaissances. «Notre syndicat défend le droit des paramédicaux à une formation universitaire performante, mais qui leur donne surtout la chance de continuer leurs cursus pour obtenir un mastère puis un doctorat», affirme le SG du SAP, qui n'a pas manqué de s'interroger sur le changement de cap surprenant de la tutelle qui a confectionné un statut particulier servant uniquement les seuls intérêts des écoles privées. Pour le SAP, cet avant-projet risque d'accélérer une rétrogradation de la profession en encourageant une «formation de complaisance», surtout que les besoins en paramédicaux sont en nette croissance et le secteur a besoin de pas moins de 92.000 nouveaux paramédicaux, toutes spécialités confondues, dans les prochaines années. A noter que le Syndicat national des praticiens spécialistes de la Santé publique (SNPSSP) a annoncé hier son soutien «indéfectible» au mouvement de contestation des paramédicaux, tout en insistant sur la légitimité des revendications défendues par le SAP.
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