Assurer la disponibilité constante des produits de santé au niveau des établissements du secteur reste l'un des indicateurs de performance de la gestion hospitalière où le pharmacien joue un rôle majeur.Et pour assurer une gestion efficace et efficiente et pour garantir un processus d'achat et d'acquisition performant, l'Association nationale des pharmaciens algériens (ANPHA) plaide, à travers ses recommandations formulées à l'issue de la tenue de la première conférence sur la logistique pharmaceutique les 23 et 24 février derniers, à El Oued, pour la réorganisation de la pharmacie hospitalière. Insistant sur le fait qu'il faut revoir et réorganiser la gestion des produits pharmaceutiques dans les structures hospitalières et définir les missions exactes du pharmacien hospitalier. A commencer par assurer un haut niveau de coordination entres les différents intervenants dans la chaîne d'approvisionnement, d'achat et de distribution, car il faut combiner entre le circuit de logistique et le circuit clinique, nous dira Mouadh Tabainet, président de l'Association nationale des pharmaciens algériens (ANPHA), dans une déclaration faite au Quotidien d'Oran, en marge de la tenue de la conférence.
Selon notre interlocuteur, le pharmacien hospitalier travaille avec différentes instances et départements et «pour accomplir sa mission, il doit passer par le médecin, le pharmacien, les membres de la Pharmacie centrale des hôpitaux (PCH), le ministère de l'Industrie pharmaceutique et le ministère de la Santé».
Le président de l'ANPHA a mis l'accent sur la nécessité de promulguer des textes réglementaires qui définissent clairement le rôle et les missions du pharmacien hospitalier, afin qu'il assure convenablement sa mission. Mais, surtout pour le protéger et le prémunir en cas de risque, car il s'agit souvent de gestion de derniers publics.
Il dira qu'il est vrai que la loi n°08-11 relative à la santé a insisté dans un de ses articles sur le fait que la pharmacie hospitalière doit être gérée par un pharmacien et qu'il s'agit là d'un acquis. Mais, souligne-t-il, «à aucun moment il y a une notion qui parle du pharmacien hospitalier lui-même». Autrement dit, précise-t-il, «il n'y a aucun article qui définit sa fonction, sa responsabilité, son cadre juridique, sa formation et son statut».
Il dira que l'ANPHA réclame ainsi des textes d'application et des éclaircissements qui définissent qui fait quoi dans la pharmacie hospitalière.
Le respect des règles du code des marchés publics s'impose
Invité à former et informer les pharmaciens hospitaliers sur les techniques contractuelles et sur le droit des marchés publics, Sabri Mouloud, expert en marchés publics, consultant et auteur dans de nombreuses revues spécialisées, a mis l'accent sur la nécessité de se conformer aux règles. Notamment, dans le volet relatif aux passations et exécution des marchés et des commandes.
Il prévient qu'ignorer ces règles, fait que le gestionnaire peut encourir des risques. Il dira que le gestionnaire de la pharmacie hospitalière doit connaître parfaitement les règles du code des marchés pour se prémunir des erreurs et des risques, «il doit connaître les tenants et les aboutissants de ces règles, pour mettre les pieds là où il faut», explique-t-il.
Une connaissance des techniques contractuelles des marchés et des commandes lui permettra de bien gérer la pharmacie hospitalière. Et permettra aussi d'assurer une gestion efficace et efficiente, et surtout ne pas gaspiller l'argent public. Il explique que le gestionnaire doit ainsi se prémunir en respectant la réglementation, car le risque est là, «le gestionnaire doit dépenser selon les prévisions et l'expression des besoins, sans parler des commandes urgentes», selon l'intervenant.
L'expert a recommandé aux pharmaciens hospitaliers de recourir beaucoup plus aux contrats qu'aux bons de commande. En précisant qu'à travers la réglementation, le bon de commande assure une certaine souplesse. Mais, dit-il, le contrat protège et sécurise mieux les engagements contractuels, notamment dans les situations inextricables.
L'expert a plaidé en outre pour l'octroi d'une prime ou d'une indemnité de présence à tous les intervenants dans le cadre du processus de passation de marchés «vu le travail, la responsabilité engagée dans le processus d'évaluation des marchés, qui se fait souvent en une journée».
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Posté Le : 01/03/2023
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : M Aziza
Source : www.lequotidien-oran.com