On ne peut pas lutter contre le cancer ou les maladies dites lourdes qu'avec de l'argent et qu'avec une utilisation rationnelle des ressources.Conscient des enjeux, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a annoncé récemment une initiative nationale de lutte contre le cancer, tout en décidant de soutenir par tous les moyens ce deuxième plan de lutte contre cette maladie. En lui consacrant un montant de 70 milliards DA, provenant du Fonds national de lutte contre le cancer. Le président de l'Association nationale des pharmaciens algériens (ANPHA), Mouad Tabaïnet, a affirmé au Quotidien d'Oran, en marge de l'ouverture, hier, des travaux des Sixièmes journées de «cancer pharmaceutical summit 2023», à l'Ecole supérieure d'hôtellerie et de restauration ESHRA, à Alger, qu'il ne suffit pas de débloquer des budgets d'une façon sporadique. Il faut surtout assurer «la durabilité et la pérennité des financements». Et surtout d'assurer une bonne gestion des ressources financières. D'ailleurs, le thème de ces journées porte sur «les enjeux de financement des plans et des thérapies anti-cancer en Algérie». Il faut assurer, dit-il, une bonne gestion des ressources en optimisant les coûts lors de la prise en charge des malades. Mais il faut surtout promouvoir la prévention, renforcer le dépistage et faire le bon diagnostic, c'est d'ailleurs, le contenu même de l'initiative de lutte contre le cancer annoncée et décidée par le président de la République. Notre interlocuteur a plaidé, dans ce sens, pour des textes de loi spécifiques pour les produits de santé, dans le cadre de la passation des marchés publics. Il précise qu'aujourd'hui, et partout dans le monde, l'on parle de la nécessité d'améliorer les systèmes de passation des marchés publics en faveur de l'efficience en approvisionnement en produits de santé.
Car, dit-il, les médicaments sont des produits assez spéciaux qui nécessitent une certaine réactivité, une gestion capable d'assurer de bons délais de livraison et en même temps une réduction des coûts. Les professionnels de la santé (des pharmaciens, des oncologues, des industriels du pharma) ont affirmé à l'unanimité que l'accès au traitement, notamment aux nouvelles thérapies, est tributaire de la maîtrise des coûts et des budgets sur la base d'une gestion efficace des ressources financières. Et justement, pour arriver à assurer des traitements d'une manière durable évitant l'interruption ou les pénuries récurrentes, il faut, selon le président de l'ANPHA, revoir les procédures de passation des marchés publics qui doivent être en faveur des produits de santé. L'association a ainsi lancé un appel aux autorités compétentes pour que les textes d'application de la nouvelle loi régissant les marchés publics, «qui sont actuellement en préparation», consacrent un volet spécial et des dispositions spécifiques pour la passation des marchés publics relatifs aux médicaments. Et pourquoi pas enrichir ces textes par d'autres systèmes innovants, recommandés par des organisations internationales, dit-il. Et ce, pour respecter des chartes à l'international, afin de garantir l'accès aux soins et l'accès permanent aux médicaments. Les pharmaciens et les oncologues ont proposé d'autres pistes, notamment celles relatives à la nécessité d'introduire les médicaments anticancéreux en officine. L'Association nationale des pharmaciens ANPHA compte lancer avec d'autres partenaires scientifiques, des études de faisabilité technique par rapport à la prise médicamenteuse de ces traitements en dehors de l'hôpital et la gestion de la pharmacovigilance. Ainsi qu'une étude de faisabilité économique ou bien une étude de faisabilité sur le plan de la chaîne de distribution de ces produits, pour justement minimiser les coûts et diminuer les va-et-vient des patients aux structures de santé. En précisant qu'il y a bel et bien des thérapies qu'on peut externaliser et les mettre à l'officine. C'est une option qui peut nous garantir une traçabilité, mais elle va aussi minimiser les coûts de consultation, les coûts directs liés à la prise en charge de la maladie. Selon le Pr Saïd Belhadef du Service d'oncologie médicale de Rouïba : «Nous n'avons pas de traçabilité des gens qui traitent avec des anticancéreux oraux, qui se procurent leur traitements dans différentes structures de santé à travers le pays». Si on passe par l'officine, via le tiers payant de la sécurité sociale, nous dira le président de l'ANPHA, on peut connaître exactement les doses, les prises, les patients, la localisation et les budgets alloués à cet effet.
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Posté Le : 19/11/2023
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : M Aziza
Source : www.lequotidien-oran.com