Algérie

Santé, missions et soins



A propos des nouvelles dispositions fonctionnelles et organisationnelles des structures de soins, de prévention et d'hospitalisation de la santé publique, parues dans le décret 07-140 du 19 mai 2007. Nous saluons avec joie la promulgation du décret 07-140 du 19 mai 2007 puisqu'il comble un grand déficit observé dans la gestion antérieure des structures extra-hospitalières; espérons cependant, que les statuts particuliers des personnels soient à la mesure de nos attentes! Nous nous permettrons, cependant, quelques premières appréhensions quant à sa faisabilité, notamment dans un contexte autre que celui de la politique sanitaire dans le sud du pays ainsi que quelques communes du nord. L'outil institutionnel et juridique qui vient d'être mis à la disposition des pouvoirs publics, afin de redistribuer les missions de soins de santé de base et celles en milieu hospitalier, doit nécessairement être reconsidéré dans sa formulation pour lui permettre une intégration adaptée et sans rupture brutale avec les consensus longtemps admis dans la pratique sanitaire publique dans nos régions. En effet, l'existence des maternités de commune et des points de consultations médicales permanentes, dites «tout venant», là où aucune structure palliative privée n'existe, n'est pas prévue dans ce décret ce qui conférera le droit de ne plus assurer ces prestations publiques, hors des hôpitaux. Nonobstant le fait qu'une maternité assure une activité hospitalière, il faudrait, sans doute, préciser qu'elle fait partie des activités dites de «santé reproductive» pour plus de clarté du texte, qui ne prévoit même pas une ouverture permettant aux pouvoirs publics locaux de prendre des mesures palliatives sur cette question! Il est vrai que l'esprit des réformes du système national de la santé publique prévoit l'implication des collectivités locales, ainsi que d'autres secteurs extra-sanitaires, dans la prise en charge des usagers, quant à certaines missions dont la création et la gestion des maternités «rurales» des petites structures hospitalières «communales» ou «de daïras»: oui, mais l'article 34 du décret suscité oblige l'application des nouvelles dispositions sanitaires dans un délai n'excédant pas les six mois. Cela sera-t-il suffisant pour mettre en marché une réforme dans tous ses aspects et entraîner l'ensemble des secteurs concernés dans son déploiement effectif? Dans six mois, à compter du 20 mai 2007, les maternités rurales de nos wilayas seront donc illégitimes ainsi que tous les points de garde inclus dans ce qui seront appelés «EPSP», hormis ceux et celles qui seront inclus dans les «EPH». Ainsi les «EPSP» de Tabelbala, Taghit, Béni-Ounif, ainsi que les maternités et points de garde médicale de Kenadsa, de Béchar-Djedid et d'Igli, pour ne citer que ceux-là, dans la région du sud du pays (c'est aussi valable pour de nombreuses localités du nord) peuvent, en toute légalité, cesser leurs activités au-delà des huit heures de travail de jour, pour peu que les tribunaux s'y mettent! Il convient, cependant, de dire que personne ne pourra aller contre les intérêts du citoyen, lorsqu'il est malade de surcroît; ce pourquoi il faut trouver des solutions pour pallier aux défaillances des textes avant que la mauvaise fois ne s'y mêle. Quant au décret dans son ensemble, il vient de réparer, à notre sens, une injustice qui a longtemps caractérisé les rapports liant les structures extra-hospitalières à l'établissement hospitalier. Il confère une liberté de redéploiement des missions de proximité en tenant compte du fait indiscutable que plus de 80% du budget national de la santé devraient être le fait d'actions préventives: seule cette perspective ouvrira le champ à une réelle économie de la santé, pour peu que les pouvoirs publics centraux mettent en oeuvre un vrai dispositif de contrôle et de promotion de ces actions et de leurs budgets relatifs. Quant à la gestion et aux fonctionnements des hôpitaux, ils seront certainement plus faciles à circonscrire, à comptabiliser et à spécialiser du fait de leur indépendance organique par rapport aux structures périphériques. Cela est indéniable à notre avis. Il faut probablement espérer que les pouvoirs politiques ainsi que la société civile puissent assimiler cette nouvelle vision des choses, qui n'est, certainement, pas qu'une simple vision de l'esprit mais une réalité incontournable, pour garantir une véritable promotion de notre système de santé. *Président du bureau SNPSP du secteur sanitaire de Béchar


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