Algérie

Santé mentale : l'offre de soins connait "une nette amélioration"



L'offre de soins en santé mentale a connu, ces dernières années, "une nette amélioration", a affirmé dimanche à Alger le ministre délégué chargé de la réforme hospitalière, Smail Mesbah, reconnaissant, toutefois, que "des défis restent à relever"."En dépit de toutes les dispositions prises pour la promotion de la santé mentale en Algérie, certains défis restent à relever", a-t-il souligné dans une allocution prononcée au nom du ministre de la Santé, Abderahmane Benbouzid, à l'occasion de la célébration de la journée mondiale de la santé mentale.
Le Pr Smail Mesbah a affirmé, à ce titre, que les politiques adoptées en Algérie en matière de santé mentale ont permis d'"enregistrer des avancées considérables dans le développement des structures et du renforcement de leurs capacités d'accueil, en matière de formation de la ressource humaine qualifiée, de la disponibilité des médicaments et de l'élaboration du cadre juridique et organisationnel visant à préserver les droits des malades".
Evoquant les grandes lignes de l'offre de soins en santé mentale, le ministre délégué a estimé que la loi sanitaire numéro 18-11 du 02 juillet 2018 et la mise en oeuvre du plan national de la promotion de la santé mentale constituent des "acquis importants" pour le développement de la santé mentale en Algérie.
Le sous-directeur chargé de la promotion de la santé mentale au ministère de la santé, Mohamed Chakal, a affirmé, à ce titre, que le ministère de la Santé s'est doté, en matière de textes référentiels, de "moyens qui permettraient d'améliorer le bien-être mental de façon conséquente, pérenne et conforme à la vision universelle, telle que préconisée par l'OMS".
Cependant, "certains défis ont été identifiés", selon ce responsable qui a cité, entre autres, "l'inadéquation des structures existantes avec cette vision, le poids des tabous, idées reçues et autres à de nombreux niveaux, afin d'intégrer la notion de santé mentale comme une composante à part entière de la santé, la complexité du travail multisectoriel, et la place de la prévention, par rapport à celle du soin médico-psychologique proprement dit".
Il a jugé "nécessaire" de définir avec la plus grande précision les modalités de prévention et de prise en charge en matière de santé mentale afin d'élaborer le cadre réglementaire de l'offre de soins en santé mentale en Algérie.
Ces modalités, a-t-il poursuivi, "pourront être médicales, médico-psychologiques, socioprofessionnelles ou éducatives".
Il a soutenu, dans ce contexte, que ce cadre réglementaire sera constitué de différents textes à différents niveaux, pouvant aller du décret jusqu'aux circulaires et notes", soulignant que "son élaboration se réfèrera principalement à la loi de la Santé 18-04 et au plan national de la promotion de la santé mentale élaboré par le ministère", mais aussi à la loi sur la lutte contre la Toxicomanie (de décembre 2004), à la loi de protection de l'enfance (de Juillet 2015) ou encore celle relative aux associations (2012)".
L'offre de soins en santé mentale se définit en zones géo-démographiques sur l'ensemble du territoire national, a fait remarquer ce responsable, affirmant que "l'idéal serait de se conformer dans cette distribution de l'offre de soins au Schéma national d'aménagement du territoire (SNAT)".
Toutefois, il a tenu à souligner que le lieu de résidence "ne doit en aucun cas être un motif de refus" des soins, particulièrement dans le cadre de l'urgence, plaidant pour la facilitation de l'accès à la scolarité et à la formation professionnelle pour toute personne atteinte de troubles mentaux selon des modalités adaptées aux différents cas.
Lire aussi: Importance de la prévention contre les troubles psychologiques nés du stress professionnel
S'agissant des lacunes à combler, M. Chakal a cité une vingtaine dont principalement celles relatives à l'élaboration des textes d'application de la loi sanitaire en matière de modalités d'hospitalisation, à la mise en place des conseils juridiques dans les hôpitaux et services de psychiatrie, et à l'élaboration des normes en moyens et matériel pour l'ensemble des dispositifs de santé mentale.
Il a mis l'accent, dans ce contexte, sur la nécessité d'actualiser et de généraliser le registre des patients mis en isolement ou sous contention, sur l'accueil des urgences et gestion des situations de crise et sur le développement des soins de santé mentale dans les structures de santé primaire.
Il a plaidé, en outre, pour le renforcement de la complémentarité publique-privée, pour l'élaboration des statuts réglementaires des nouvelles structures de santé mentale et pour élaborer des guides de bonnes pratiques de prévention et promotion de santé mentale destinée aux professionnels de la santé.
Intervenant par visio-conférence, le Pr Jean-Luc Roelandt du Centre collaborateur de l'OMS pour la recherche et la formation en santé mentale a rappelé les 10 recommandations de cette organisation en matière de prise en charge des malades.Il a détaillé, à l'occasion, les bonnes pratiques en matière de prises en charge des patients, présentant l'expérience de l'Italie en la matière, du Chili et de la Belgique.
Les travaux de la journée organisée au siège du ministère de la Santé se sont poursuivis en ateliers. Trois ateliers sur l'offre de soin chez l'adulte, chez l'enfant et chez la personne souffrant d'addictions sont constitués à l'occasion pour permettre aux participants de contribuer à l'enrichissement des grandes lignes de l'offre de soins.


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