Ils étaient près de 2.000 médecins résidents (selon les organisateurs) venus
d'une dizaine de CHU de l'ensemble du territoire national à avoir réussi hier à
forcer le dispositif de sécurité mis en place au niveau de toutes les issues du
CHU d'Oran, après avoir tenu un sit-in à l'intérieur de l'établissement. Il
était midi lorsque les résidents se sont dirigés vers la sortie donnant sur la
rue des Frères Bouchakour et entreprendre leur marche
en direction de la wilaya, l'institution qui représente le gouvernement.
Alors que le plus gros des effectifs des policiers ont été installés en
face de l'entrée principale du CHU afin d'éviter que les protestataires
n'investissent la rue, ces derniers ont préféré entreprendre un coup de force
vers l'entrée secondaire et les quelques agents installés à ce niveau ont été
pris de court et les médecins résidents ont réussi à ouvrir le portail pour
laisser la voie libre à leurs camarades de sortir. Malgré toutes les
interventions, en vérité peu musclées des forces de l'ordre, la marche a
commencé en véritable course par les premiers résidents pour ne pas donner
l'occasion aux policiers de les contenir. Sur tout le trajet menant à la wilaya
et d'une distance de trois kilomètres environ, les protestataires ont scandé
des slogans sur la légitimité de leurs revendications et demandant même à
l'actuel Premier ministre de démissionner. Arrivés à hauteur de la wilaya, les
protestataires se sont massés devant la grille en présence d'un dispositif
sécuritaire qui a été dépassé par la foule de plus en plus grandissante et les
premières violences ont eu lieu après l'arrivée d'importants renforts qui ont
voulu dégager la voie publique pour ne pas perturber la circulation.
Selon certains marcheurs, les interventions des forces de l'ordre n'ont
pas été aussi violentes que celles de la précédente marche tenue à Alger, mercredi
dernier. On estime dans les rangs des résidents que le fait de faire sortir la
protesta dans la rue est une véritable victoire qui exprime également toute
leur détermination à aller jusqu'au bout de leur combat. Pour les délégués du
collectif autonome des médecins résidents algériens (CAMRA) et à leur tête le
Dr Merouane, l'organisation de cette action de
dimension nationale à Oran a été décidée pour prouver encore une fois les
capacités du collectif à mobiliser les résidents au niveau de chaque région du
pays et démentir le caractère purement régional de cette protesta qu'on a voulu
limiter au centre du pays. « Notre combat, au-delà de la dignité de la
corporation, est également dans l'intérêt du citoyen algérien qui devra
bénéficier d'une meilleure prise en charge médicale. Nous ne revendiquons
nullement des avantages financiers, mais nous voulons instaurer un véritable
système national de santé performant », ont tenu à souligner tous les délégués
présents au sit-in. Concernant la revendication centrale du CAMRA, à savoir
l'abrogation du service civil, le Dr Messaoudène, un
des délégués, estime que le maintien de ce service public, dans sa forme
actuelle, n'est pas une condition pour asseoir un système de santé performant, mais
il s'agit d'instaurer des mesures incitatives et surtout par l'amélioration des
conditions de travail et les résidents sont prêts à répondre favorablement pour
aller dans les coins les plus reculés du pays. De ce fait, l'idée avancée par
le président de l'APN pour un moratoire sur cette
question constitue une solution, entre autres, pour débloquer la situation.
Sur un autre plan, la rencontre nationale des doyens de facultés de
médecine tenue mardi à Alger consacrée aux réformes pédagogiques, le Dr Remini, en tant que l'un des représentants du CAMRA, a
estimé que l'option d'organiser les examens des résidents durant les mois de
juin et juillet pour éviter une année blanche avec toutes les répercussions que
cela suppose, demeure tributaire de la promulgation du statut du médecin
résident qui reste inexplicablement bloqué.
A noter également que des associations de malades ont
exprimé leur soutien aux médecins résidents dans leur démarche revendicative du
fait qu'elle est indissociable des intérêts du malade. Du côté de la direction
du CHU d'Oran, le secrétaire général M. Lahissi a
précisé que la grève des résidents n'a pas eu d'incidences dans la prise en
charge des malades du fait que les services d'urgences et de garde sont assurés
normalement.
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Posté Le : 09/06/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : Salah C
Source : www.lequotidien-oran.com