Algérie

Santé: Le SNPSSP dénonce la fuite des compétences



Le Syndicat national des praticiens spécialistes de la santé public (SNPSSP) a lancé un appel urgent au président de la République Abdelmadjid Tebboune, sollicitant son intervention afin de débloquer des dossiers en suspens depuis des années et de faire appliquer les nouvelles directives décidées à la faveur des praticiens spécialistes de la santé et à l'ensemble du personnel du secteur. Et d'affirmer que certains dossiers concernant les praticiens spécialistes de la santé attendent seulement le feu vert du Premier ministre pour qu'ils soient appliqués.Une application effective de certaines revendications peut bien redonner de la confiance et de l'espoir aux praticiens spécialistes de la santé qui selon le président du SNPSSP, Mohamed Yousfi, «se sentent aujourd'hui étrangers vis-à-vis de leur propre ministère».
M. Yousfi a affirmé lors d'une conférence de presse tenue au siège du SNPSSP, à Alger, que la situation est «hautement préoccupante» et risque de s'aggraver après la pandémie. L'on assiste, dira-t-il, «à l'enterrement de la santé publique caractérisé par la fuite des compétences dans le secteur public, notamment dans le corps des praticiens spécialistes de la santé».
Il dira que le secteur public se vide de ses compétences médicales au bénéfice du secteur privé et des pays étrangers.
Il a ainsi déploré le fait que l'Etat algérien forme des compétences à coup de milliards pour les laisser partir à l'étranger sans rien faire pour les retenir.
Le président du SNPSSP a affirmé que l'Algérie a formé en vingt ans 50.000 spécialistes de la santé, il n'en reste que 14.000 dans le secteur public. La grande majorité des praticiens spécialistes sont partis à l'étranger et d'autres ont rejoint le secteur privé.
Le comble est de savoir que la majorité des praticiens spécialistes sont des jeunes, 10% seulement d'entre eux sont en 3ème grade, c'est-à-dire un praticien spécialiste en chef, justifiant de dix années au moins en cette qualité. Cela veut dire que les compétences vont toujours vers le secteur privé et à l'étranger. Et de préciser que ce qui retient les praticiens spécialistes jeunes dans le secteur public est bel est bien le service civil, «sinon le secteur public sera totalement déserté par les praticiens spécialistes de la santé».
Le président du SNPSSP a affirmé que les médecins spécialistes de la santé public partent en masse à l'étranger parce qu'ils sont marginalisés dans leur propre pays et dans leur propre secteur. Et d'affirmer qu'«ils ont quitté le pays parce que tout simplement leur droit est bafoué».
L'hémorragie des compétences continue et s'accentue, pourtant les solutions existent et les propositions sont là, elles ont besoin d'être appliquées seulement.
Le premier responsable du syndicat précise que les revendications avec des propositions sont connues par les différents départements concernés par le secteur de la santé et par la présidence.
Les spécialités de la santé attendent le concret
Pour le Dr Yousfi, la révision du statut particulier est une nécessité absolue pour amender des règles injustes et discriminatoires, notamment celles concernant les praticiens spécialistes de la santé publique. Il dira que «l'ouverture officielle du dossier du statut particulier des praticiens spécialistes suite à la décision du président de la République, et la série de réunions au sein des commissions mixtes nous a réconfortés au début ». «Mais, quatre mois après, on ne voit toujours rien venir, pourtant nous avons remis nos propositions et des solutions pour régler certains dysfonctionnements et anomalies figurant dans les statuts actuels», dira-t-il.
Le président du SNPSSP a affirmé que les spécialistes de la santé publique attendent toujours des réponses sur les mesures incitatives du service civil, dont certaines ont été annoncées en 2020. Le conférencier a rappelé la nécessité d'appliquer le point purement technique relatif à la mise en conformité de la prime d'intéressement avec les différents grades du statut, et ce pour rectifier une anomalie qui pénalise les praticiens spécialistes depuis 2002.
Il a dénoncé encore une fois la discrimination en matière d'imposition concernant les primes versées aux praticiens spécialistes de la santé publique, en comparaison avec d'autres corps exerçant dans le secteur et percevant les mêmes primes.
Le Dr Yousfi a ouvert une parenthèse pour évoquer avec amertume l'ouverture récente de postes de chefferie de service hospitalo-universitaire dans les services de santé publique dans plusieurs wilayas du pays, sur décision du ministère de la Santé. «On n'est pas contre la démarche mais on ne tolère pas le fait que cette décision soit appliquée au détriment des praticiens spécialistes de la santé publique, dont certains se sont retrouvés à la porte après 30 ans ou plus dans leur service sans aucune solution alternative», regrette-t-il.
Le syndicat appelle au versement de la cinquième et la sixième tranche de la prime exceptionnelle liée à la Covid-19 et annonce la réunion prochaine de son conseil national.


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