Santé Le ras-le-bol des spécialistes

Le syndicat national des praticiens spécialistes de la santé publique (SNPSSP) est monté au créneau pour crier son ras-le-bol face à une tutelle qui «continue d'ignorer les revendications des médecins spécialistes». Son président Mohamed Yousfi a qualifié, hier, dans une conférence de presse au siège du syndicat, l'attitude du ministère de la Santé, de méprisante et qui traduit, en fait, l'incompétence de la tutelle vis-à-vis du dossier des spécialistes. «Les directeurs centraux n'étant pas pourvus de compétence et de prérogatives, font uniquement dans des promesses sans lendemain». Et «c'est la raison pour laquelle nous essayons de porter notre voix par voie de presse». M. Yousfi qualifie de déplorable d'en arriver là pour faire connaître les préoccupations de la corporation des spécialistes de la santé publique. Il ajoute que la réforme de la santé «ne peut se faire sans la prise en charge des problème des spécialistes». Les demandes urgentes de la corporation des spécialistes s'articulent autour de revendications qui remontent à plusieurs années et à d'autres plus récentes. Le syndicat SNPSSP réclame avec insistance le retrait immédiat du statut particulier des spécialistes (actuellement au niveau de la fonction publique) qui a été élaboré en leur nom. Mohamed Yousfi explique que le projet de statut élaboré par la commission mixte (représentants du ministère et représentants syndicaux) a été éludé et remplacé par un autre qui fait fi des doléances et préoccupations des spécialistes. «Scandaleux», dira-t-il avant de s'interroger si «le ministre de la Santé a eu connaissance de la mouture de ce texte?» Le conférencier ajoute que les membres de la corporation ne vont pas se taire sur ce fait «gravissime». Le syndicat a, par ailleurs, réitéré des revendications remontant à l'année 2002 et qui consistent en l'augmentation de la prime d'intéressement en fonction des grades des spécialistes et son application avec effet rétroactif. Il est, également, demandé d'ouvrir un concours aux spécialistes, qui prendrait en considération leur progression de carrière. M. Yousfi a indiqué que les modalités et le programme des concours sont élaborés. Il s'interrogera, par la suite, sur les raisons qui bloquent une telle initiative pourtant «salutaire pour encourager le personnel spécialiste dont le manque se fait de plus en plus sentir». Il est signalé que les promesses du ministre en ce qui concerne la prime d'intéressement et le dossier de la carrière des spécialistes, faites le 24 décembre 2006 et réitérées en août 2007 sont demeurées lettre morte. La formation des spécialistes a été également abordée par le SNPSSP qui, outre le fait qu'il se dise pour la sauvegarde de la santé publique, formule des suggestions pour que les hôpitaux du pays soient pourvus en médecins spécialistes en accordant à ces derniers un intérêt plus accru, tant sur le plan matériel que celui relatif à leur carrière.