Santé : Le patient cardiaque et le Jeûne

Les maladies cardiovasculaires causent chaque année des centaines voire des milliers de morts prématurées. Certes, il n'y a aucune étude scientifique qui s'est penchée sur le sujet de la décompensation cardiaque au cours du mois de Ramadhan. Cependant, on peut dire que le jeûne ne doit pas mettre en danger une personne surtout quand il s'agit de problèmes liés à  la santé de l'individu malade, notre religion est claire à  ce sujet. Aussi la levée du jeûne est admise dès que celui-ci constitue un risque réel pour un patient. Les conséquences du jeûne peuvent parfois àªtre dramatiques si le malade cardiaque ne suit pas son traitement ou ne mène pas une bonne hygiène de vie (régime non adapté, tabac, énervement, stress, anxiété…). S'agissant de la pathologie cardiaque, les conseils du cardiologue traitant sont nécessaires. C'est à  lui d'évaluer la sévérité de la maladie cardiaque, son retentissement sur le malade et le risque que peut constituer le jeûne au cours de cette affection. Mais ce qu'il faut avoir présent à  l'esprit, c'est que toute maladie cardiaque non stabilisée par le traitement est une contre-indication au jeûne. Mais ce que nous constatons c'est que certaines personnes âgées dont certaines sont cardiaques donc gravement malades prennent le risque de jeûner. Un véritable bras de fer entre médecin et malade ! Et dans ce cas, il est clair qu'il y a des risques et dès que l'état de santé de la personne est compromis, elle peut s'abstenir de jeûner. Aussi bien la personne âgée que le cardiaque gravement malade n'enfreignent la loi coranique. L'attitude que doit adopter le cardiologue, c'est d'être à  l'écoute de ses patients pour mieux les aider grâce à  des informations claires et des conseils pratiques. Cependant, il y a un effet bénéfique du jeûne sur la pression artérielle. L'hypertension artérielle modérée est mieux équilibrée au cours du mois de Ramadan. L'hypertension sévère contrôlée sous traitement médical peut bénéficier également du jeûne. Il faut surveiller le régime alimentaire, en particulier l'apport du sel. Il faut éviter toutes les situations de stress. La prise quotidienne de la pression artérielle est souhaitable. Un suivi permanent, régulier est bien entendu recommandé. Quand à  la prise médicamenteuse, la meilleure période se situe tôt le matin, vers l'heure du Shor, car il y a une meilleure couverture du médicament au cours de toute la journée. Par contre, la prise du médicament à  la rupture du jeûne peut entraîne un effet important au cours de la nuit quand les chiffres tensionnels sont les plus bas, ce qui peut entraîner des baisses de tension très importants. Si les patients ont une prise unique par jour, cette prise est reportée au soir pendant le mois de jeûne. Si les patients sont sous 2 prises par jour, la répartition peut àªtre faite par la première prise au moment de la rupture du jeûne et la seconde avant le début de la phase du jeûne (shor). Si le patient doit avoir plusieurs prises par jour, il doit consulter son médecin pour trouver une répartition adéquate dans l'intervalle du temps séparant la rupture et le début du jeûne. Il est donc très important de consulter son médecin traitant avant le mois sacré du Ramadhan et ne pas hésiter à  poser toutes les questions.