Algérie

Santé: La contractualisation des praticiens fait débat


Organisée sous l'égide du ministère du Travail, de l'Emploi et des Affaires sociales ainsi que celle de la direction générale de la CNAS, une journée d'information et d'explication sur la contractualisation s'est déroulée jeudi après-midi au siège de l'agence CNAS de Constantine. Cette journée a été faite pour présenter et expliquer les avantages du dispositif de la contractualisation lancé en 2009 dans le cadre du système du tiers payant et ayants droit. Ainsi et en présence de représentants de la direction générale de la caisse, de médecins généralistes et spécialistes conventionnés avec la CNAS au niveau de la wilaya de Constantine, M. Toufik Houam, représentant du ministère de tutelle, a vanté les avantages de ce dispositif dont il a expliqué les avantages dans le cadre du programme tiers payant, et ce en présence des médecins généralistes et spécialistes conventionnés à Constantine dont le nombre s'élève à 26 médecins seulement (ils sont 2.200 au niveau national). Le représentant du ministère a informé les assistants que des journées similaires se tiendront au niveau de toutes les régions du pays, avec pour objectif de présenter le dispositif du médecin traitant aux praticiens généralistes et spécialistes et expliquer les avantages qu'il comporte aussi bien pour le médecin lui-même que pour l'assuré. Pour Constantine, a précisé M. Houam, la wilaya se trouve aujourd'hui à la troisième étape d'application de ce dispositif et elle est en avance par rapport à d'autres, Annaba par exemple qui vient d'entrer seulement dans la première étape. Il a souligné que ce dispositif ne cesse de s'élargir à d'autres wilayas «et cela nous a permis de faire une évaluation de l'application de ce dispositif et des difficultés que celle-ci a rencontrées. Mais cela ne nous a pas empêchés de dépasser aujourd'hui le nombre de 2.200 médecins conventionnés au niveau national durant une période relativement courte. Ce qui signifie incontestablement que les médecins commencent de plus en plus à acquérir de la confiance dans le système», a estimé le représentant du ministère.

Quant aux avantages offerts par la CNAS aux médecins généralistes et spécialistes à travers le système de la contractualisation, ils ont été expliqués par Mme Sonia Djedai, chef du secteur de contrôle médical à la direction générale de la CNAS. «C'est un système qui présente en effet beaucoup d'avantages en matière de tarifs. Pour le généraliste, par exemple, la consultation a été valorisée et a atteint 400 dinars, et pour le spécialiste elle est aujourd'hui de l'ordre de 600 dinars». Elle a expliqué aussi que lorsqu'un médecin rédige son ordonnance médicale en indiquant un médicament générique, il bénéficiera encore d'un bonus représentant 20% de la consultation. Et si encore le médicament prescrit est fabriqué en Algérie, le médecin bénéficiera de 50%. Les actes accomplis dans le cadre de la prévention, par exemple contre le cancer du sein ou du tabac qui viennent d'être élargis en touchant les membres de la famille du fumeur, ont été eux aussi bonifiés et les tarifs ont connu une augmentation dans une proportion allant de 250 à 350 DA l'acte pour chaque intervention préventive. Pour le reste des consultations médicales, a continué la représentante de la CNAS, comme l'échographie et plus téléthorax, par exemple, l'augmentation varie entre 1.250 à 1.875 dinars, selon l'ordonnance médicale. Elle a signalé à la fin que ces dispositions viseront, dans une première étape, les retraités du régime ordinaire et les retraités ayant des maladies chroniques et elles seront élargies par la suite, dans une seconde étape, à tous les assurés sociaux affiliés à la CNAS.

Le professeur Ouchtati, chef du service anesthésie et réanimation au niveau du CHU de Constantine et docteur de recherche à l'université Mentouri, interrogé sur la question, dit adhèrer à 100% à ce système, parce qu'il bénéficie avant tout à une catégorie précaire de la population, les retraités et leurs ayants droit notamment. Il ajoute que la déontologie dicte au médecin d'adhérer aussi à ce dispositif «parce que c'est un geste humanitaire qui l'ennoblit !». Questionné sur une certaine désaffection des praticiens concernant cette contractualisation, le professeur Ouchtati estime que si celle-ci existe, elle provient sûrement d'un manque de communication et d'explication. Il a considéré que le principal handicap dans le secteur de la santé est le manque de communication entre les acteurs de ce secteur. Toutefois, il n'a pas exclu que la seconde raison serait liée à l'intérêt personnel du médecin. «Je ne comprends pas ceux qui cherchent à s'opposer à ce système», a-t-il dit à la fin.


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