Santé: L'EHU abandonne la piste canadienne

Huit ans après son ouverture, l'établissement hospitalier universitaire du 1er Novembre 1954 (EHU) a retrouvé le sommet de la pyramide de la hiérarchie des soins tel que fixé par la carte sanitaire nationale.

L'année 2011 aura été celle de la consécration et les défis relevés en matière de greffe d'organes en sont la meilleure preuve.

Le dernier en date est celui de la première transplantation hépatique effectuée il y a près d'une quinzaine de jours et aura été un succès, comme l'a précisé le Pr Benmaârouf, le chef de service de chirurgie hépatobiliaire et de transplantation hépatique qui, assisté par deux spécialistes français, a mené cette intervention qui a duré 13 heures. Ce dernier fait savoir que la donneuse d'organe devrait quitter son lit durant ce week-end alors que l'état de santé de la receveuse s'annonce prometteur. Pour mieux éclairer l'opinion publique sur les activités de l'établissement ainsi que sa vocation première, M. Mansouri, le directeur général entouré de son staff médical, a animé ce jeudi une rencontre avec la presse lors de laquelle il a été question de plusieurs axes notamment la gestion, les spécialités médicales ainsi que les perspectives de l'établissement. Au plan de la gestion, l'intervenant a précisé que le mode de gestion adopté est celui des grands établissements à travers le monde et s'appuie sur une participation de tous les chefs de services étant donné que la décision est collégiale.

M. Mansouri a rappelé que l'établissement fonctionne sous forme de pôles regroupant des services et ce choix répond au souci d'une meilleure fonctionnalité sur le plan technique, économique et de la satisfaction de la demande en soins. Cette forme de gestion participative permet d'avoir des projections en matière de spécialités et de suspendre les frontières entre les services et ce dans le but d'une meilleure efficacité et pour preuve le taux d'occupation par lit est optimal. Le premier responsable a néanmoins souligné que cette avancée n'a été possible que par l'adhésion de la tutelle qui n'a pas lésiné sur les moyens et ce à travers des subventions pour l'acquisition des équipements ainsi que pour les médicaments. A ce sujet et à une question relative à l'autonomie financière de l'établissement qui a un caractère spécifique, M. Mansouri a estimé qu'il est nécessaire que les organismes de sécurité sociale concluent des conventions avec l'EHU au même titre que les cliniques privées.

Toujours au plan de la gestion et en réponse à une question relative à la venue de gestionnaires canadiens pour assister le staff actuel, M. Mansouri a rétorqué que cette éventualité est définitivement écartée du fait que l'équipe actuelle est performante même si cela a été laborieux au début du fait de l'envergure de l'établissement et des objectifs qui lui sont assignés. Le premier responsable de l'EHU a rappelé que la direction a puisé dans les compétences locales et au bout de deux années, ce choix s'est avéré concluant et a permis d'économiser au pays une importante somme d'argent. Cette stabilité a permis de plancher sur la fonctionnalité des services à l'instar de celui de l'allogreffe en attendant d'autres spécialités qui sont au stade de la mise en place des moyens techniques et ce grâce aux subventions qui sont allouées par le ministère de la Santé. Concernant le pôle de transplantation d'organes, de cellules et de tissus, il est confié au Pr Bouayad, le chef de service de chirurgie vasculaire, où une douzaine de transplantations rénales ont été effectuées parallèlement à d'autres interventions de pointe en attendant la spécialité de l'endoprothèse, qui constituera le seul en Algérie, voire en Afrique.

Au plan des perspectives, une approche pour le développement du traitement de l'obésité est actuellement menée par le Pr Boubekeur qui en sa qualité de doyen préside le conseil scientifique. La présentation des différents services révèle qu'en plus de l'activité courante, des projections sont établies afin de concrétiser les objectifs assignés en matière de prise en charge médicale de certaines pathologies sachant que plusieurs interventions ne sont plus prises en charge à l'étranger et sont confiées à cet établissement. Il est à rappeler également que l'EHU peut se targuer d'être le seul à être équipé de quatre pompes à insuline implantables, des équipements qui font pour la première fois leur entrée en Algérie.