Algérie

Santé: Ce qui va changer pour le transfert des malades à l'étranger


Du nouveau dans la prise en charge des patients dont les pathologies nécessitent un transfert à l'étranger. Au lieu d'envoyer des malades se faire soigner à l'étranger, ce sont des équipes médicales étrangères hautement qualifiées qui se déplaceront en Algérie.

Dans sa nouvelle stratégie, récemment élaborée, la CNAS (Caisse nationale des assurances sociales) opte pour des soins prodigués en Algérie via des partenariats à l'international dans des structures de haut niveau. C'est ce qu'a dévoilé, hier lundi, sur les ondes de la Radio nationale, le professeur Djamel Eddine Nibouche, président de la Commission médicale nationale à la CNAS. «La prise en charge des patients algériens que l'on transfert à l'étranger va beaucoup changer du fait d'un dynamisme nouveau, le patient sera prioritaire aux soins en Algérie, avec la possibilité de soins de très haut niveau », a-t-il déclaré, mettant en avant deux raisons essentielles ayant motivé ce choix. «D'abord, réduire les coûts des soins à l'étranger, mais surtout créer l'opportunité d'un transfert technologique de haut niveau inéluctable puisqu'il s'agit d'équipes médicales étrangères hautement qualifiées, dans des domaines très précis, qui vont opérer en Algérie», a-t-il précisé. «Des pathologies seront ciblée en priorité, comme la chirurgie cardiaque, notamment pour les enfants, la scoliose ou encore l'insuffisance rénale, des maladies très bien prises en charge par la CNAS», a encore expliqué le Pr Nibouche. Ce dernier a estimé, d'autre part, que le transfert de technologie va, non seulement élever le niveau de notre médecine, mais aussi permettre de construire des hôpitaux de très haut niveau et par conséquent réduire notablement les coûts des transferts de malades à l'étranger». «La CNAS a justement signé un contrat de partenariat avec le Groupe ‘San Donato', le groupe hospitalier privé le plus important d'Italie, un partenariat qui va nous permettre un transfert de technologie, notamment vers l'hôpital de Bousmail et celui de Misserghine, à Oran, en ce qui concerne la chirurgie de la scoliose», a encore expliqué le Pr Nibouche, ajoutant que dorénavant, les malades transférés à l'étranger seront accompagnés par des équipes médicales algériennes qui assisteront aux interventions chirurgicales en vue d'apprendre de ces actes d'une haute technicité, a-t-il souligné.

«Un autre accord a été signé avec le Centre hospitalier universitaire de Brugmann en Belgique, en vue d'un transfert de technologie de très haut niveau, y compris en matière de gestion hospitalière, et une formation in situ de nos médecins», a encore révélé le président de la Commission médicale nationale à la CNAS.

«Actuellement moins de 200 malades sont transférés annuellement à l'étranger, ce qui représente une réduction de près de 97% des coûts en devises fortes», a indiqué l'hôte de la Radio, ajoutant que «la contractualisation et le conventionnement sont deux points essentiels dans la nouvelle approche de la médecine sociale en Algérie, afin d'assurer les meilleurs soins aux malades algériens». Le Pr Nibouche, estime que les dépenses de santé vont aller en augmentant, notamment en raison de la croissance de la population et son vieillissement et le coût élevé des moyens modernes de diagnostic des maladies.

«Avec des dépenses de l'ordre de 547 milliards de dinars en 2023, la CNAS, au vu du rôle nouveau qui lui est dévolu et le dynamisme qui marque ses activités, va voir ses dépenses augmenter davantage, dans les années à venir, à l'exemple des malades cancéreux lesquels, sur décision du président de la République, sont totalement pris en charge même s'ils ne sont pas cotisants», a-t-il rappelé.

Qualifiant de «douloureux» l'exil des médecins algériens à l'étranger, le Pr Nibouche a estimé que le jumelage avec des institutions médicales étrangères de très haut niveau «était un autre moyen de mieux former nos praticiens mais surtout éviter leur départ vers d'autres cieux», a-t-il conclu.