Algérie


Le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, M. Djamel Ould Abbès, a reçu, hier, au siège de son département, 143 lauréats du DEMS dans 21 spécialités différentes. C'est une petite cohorte d'une promotion de plus d'un millier qui vient d'être affectée dans les différents établissements sanitaires. Il a annoncé une batterie de mesures en leur faveur…
Lyas Hallas - Alger (Le Soir) - «Soyez à la hauteur de la confiance que met le patient en son médecin. Et, surtout, protégez la blouse blanche ! Un médecin n'a pas à sortir dans la rue», leur a-t-il dit, en substance, allusion faite aux manifestations qu'a connues le secteur de la santé ces derniers jours. Ainsi, et tout en rappelant qu'il n'a été installé à la tête du secteur que depuis moins de deux années, M. Ould Abbès a résumé le bilan de son action en matière d'amélioration des conditions socioprofessionnelles de tous les travailleurs de la santé publique, notamment les augmentations de salaires. Et d'annoncer de nouvelles mesures dont bénéficieront les nouveaux praticiens spécialistes. «Le poste budgétaire de tout diplômé est réservé et n'aura pas à trimballer comme avant. Le choix du poste est déterminé en plénière, suivant le classement de chacun. Celles et ceux affectés loin de chez eux auront des logements de fonction. Le ministère de la Santé travaille en coordination avec celui de l'Habitat pour que tout soit réglé. Et même le regroupement familial pour les médecins mariés et dont l'époux ou l'épouse travaille est à la charge du ministère de la Santé. C'est une instruction du président de la République et je veillerai personnellement à son application et à leur faciliter la procédure administrative », a-t-il déclaré. Il ajoute «En matière de salaire, un débutant comme vous percevra 80 000 DA sans compter la prime de contagion et la prime de garde qui sont en cours de revalorisation. Ceux affectés dans le Grand- Sud et dans les Hauts-Plateaux verront leurs salaires majorés, respectivement de 150% et 80%.» Les salaires des praticiens spécialistes sont passés du simple au double à la faveur de la révision de leur statut. Ils ont perçu ces augmentations avec un effet rétroactif à partir de janvier 2008. Ce qui fait pour un praticien spécialiste en chef que le salaire est passé de 80 000 à 160 000, soit un rappel de près de 350 millions de centimes. «Aucun pays au monde n'a donné un effet rétroactif de quatre ans», s'est-il félicité. Il convient de préciser qu'à l'issue de la session ordinaire, 1 133 candidats au DEMS sur 2 129 ont été admis, soit un taux d'admission de 53%. Les autres auront droit à une session de rattrapage en juin. «C'est la première fois que le taux de réussite a été si faible et ce, à cause de la grève des résidents. D'habitude, il frôle la barre même des 90%», a-t-il analysé. Les admis ont été affectés comme suit : 500 à travers les 10 wilayas du Sud, 625 à travers les wilayas des Hauts-Plateaux et 240 dans 4 autres wilayas du Nord. Cette opération d'affectation des spécialistes était par ailleurs une occasion que le ministre n'a pas ratée pour répondre aux grévistes. «Un psychologue ayant fait un cursus de bac+3 n'est pas un médecin spécialiste (bac+12, ndlr). Et il est normal qu'il ne perçoive pas le même salaire. Puis, le débutant commence à 37 000 DA pas à 29 000 comme on le prétend. Le mandat du bureau du Syndicat des praticiens spécialistes a expiré en mars dernier déjà et n'a donc plus le droit de les représenter. Le taux de participation à cette grève n'a pas dépassé les 2,14% à l'échelle nationale. Je dirai que je suis indulgent car, j'aurais pu les attaquer en justice. Sinon, la grève des paramédicaux organisée à la veille des élections n'est qu'une manœuvre politicienne. C'est clair. Je n'en dirai pas plus. Je respecte leur appartenance politique, je ne leur nie pas leur droit d'exercer la politique mais, il ne faut pas que ce soit au détriment du malade. D'autant que je n'ai jamais fermé la porte du dialogue. Or, je continuerai à recevoir tous les représentants des travailleurs, les syndicalistes de tous les corps de la santé sauf les meneurs de ces grèves qui ne sont plus les bienvenus dans mon bureau du moment qu'ils ne tiennent pas parole», a-t-il asséné, en marge de cette opération d'affectation.




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