Sans sursaut, pas d'avenir !

Défier les lois scélérates qui font de la liberté un principe à combattre et une revendication à bannir de tout dialogue ' Les choses ne sont, évidemment, pas dites en ces termes mais ce sera tout comme, à chaque fois que sera évoquée l'urgence de redistribuer les cartes. Triste façon de vivre l'hostilité de ceux qui ne sont pas sur la même longueur d'onde.Je disais hier, en rapportant quelques-unes des réflexions qui ont animé les Assises nationales pour l'alternative démocratique et la souveraineté populaire, que l'énoncé, rendu public, des points non négociables par le Hirak, pour l'amorce d'un éventuel dialogue, pouvait gêner aux entournures. Ce qui ne découragera pas, pour autant, les initiateurs de la rencontre et encore moins ceux qui ont contribué à traduire sur le papier les attentes citoyennes qui se déclinent chaque semaine sur un ton qui ne souffre aucune contradiction.
Parmi ceux qui ne trouvent aucun intérêt à accéder aux revendications populaires, il s'en trouvera qui porteront préjudice à un dialogue pour l'instant compromis, voire soumis à des conditions et pas des moindres mais qui participeraient, cependant, à l'émergence d'une démocratie qui effraie un cercle et fait rêver la majorité.
L'essentiel étant que la lutte et l'organisation, pour reproduire fidèlement les exigences du Hirak, soient reprises dans leur totalité, histoire de ne pas se démarquer de la volonté de ce dernier ni de la démarche qu'il prône. Ce qui ressortait de cette rencontre, qui sera, probablement, suivie par d'autres, c'est que chaque intervention et chaque regard convergeait vers l'aboutissement de ce qui s'exprime sur le terrain. Le contenu du document est lourd de sens. Il pourra toujours paraître trop ambitieux aux traditionnels contradicteurs, mais comment passer outre les interdits et les lacunes cultivés et entretenus par une force qui parie sur un effondrement progressif du Hirak ' Il n'en demeure pas moins qu'à chaque fois que l'un des points illustrant les préalables sera satisfait, on pourra dire que le peuple a été entendu. Il restait à insuffler au Hirak la nécessité de structurer ses exigences. On dirait qu'il y va peu à peu.
M. B.