Algérie

"Sans régulation, pas de développement de la filière".




Les prix appliqués sur les étals ne s'expliquent par aucune logique économiqueR encontré à El Oued, ce responsable nous a fait part de l'intérêt d'un outil de régulation de la production végétale et animale.
L'Expression: Le marché des produits végétaux frais connaît actuellement une hausse des prix sur les étals. Comment expliquez-vous cette tendance'
Omari Mohand-Chérif: Si l'on prend le cas de la tomate, il faut savoir que c'est un produit saisonnier. Ce qui veut dire que ce qui est proposé actuellement, sur les étals des détaillants, est en fait ce qui reste de la dernière récolte du mois de juin dernier et par voie de conséquence, l'offre est devenue de plus en plus inférieure à la demande. Comme je tiens à le faire savoir: la tomate fraîche ne se conserve pas très longtemps et c'est donc pour cette raison que tout le tonnage qui a pu être emmagasiné a été vite écoulé et aussi pour cause d'une grosse demande des ménages, car c'est le fruit très prisé dans nos cuisines. Et donc, il nous faudra à l'avenir assurer une offre plus conséquente en période de transition. C'est aussi le cas pour d'autres cultures saisonnières à forte demande.
Mais toujours est-il que ces périodes de transition sont à l'origine de la surenchère qui s'observe de manière cyclique dans nos marchés. Qu'avez- vous à dire sur cet état des lieux
Il va falloir pousser les agriculteurs à s'organiser en filière de production.Je m'explique: les filières agricoles sont d'une importance majeure, car une fois bien organisées elles vont pouvoir approvisionner les marchés de gros de façon régulière et en quantité nécessaire à l'équilibre de l'offre et la demande. En clair, les filières sont appelées à produire plus et de manière organisée. Actuellement, ce n'est pas le cas, puisque on s'est aperçu qu'au sein même d'une même filière, il y a absence de coordination et donc, chacun des professionnels travaille en aparté et n'en fait qu'à sa tête oubliant que cela peut les rendre vulnérables car pouvant se retrouver obligés de brader leur production, pis encore de ne pas lui trouver de débouchés. Il faudra donc mettre en place un mécanisme qui permette au marché de la distribution de ne plus connaître de période de cassure c'est-à-dire d'un manque d'approvisionnement, ce que les spéculateurs vont vite mettre à profit. En d'autres termes, cette absence d'outil de régulation fait le bonheur des spéculateurs dans la mesure où ces derniers usent et abusent de cette carence.
Mais alors comment y remédier'
Je crois utile dans cette perspective de renforcer en priorité les circuits de distribution. Je parle par là de renforcer les infrastructures de réception et de distribution de l'ensemble de la production végétale et animale. Comme il sera nécessaire de renforcer le contrôle de l'Etat et de plafonner les bénéfices, car pour l'heure, les prix appliqués sur les étals ne s'expliquent par aucune logique économique.
Le mot de la fin, peut-être'
La régulation du marché est nécessaire à la fois aux acteurs des filières agricoles et aussi au marché pour qu'il ne soit plus marqué par de fortes amplitudes des prix qui interviennent au courant de l'année.


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