Sans queue ni tête

Une histoire sans début et sans fin, sans queue ni tête dans un championnat des plus étranges. Par son côté mystérieux, il s'inscrit dans la lignée des films hitcockiens au scénario dont le dénouement est tout aussi mystérieux.Comment ne pas le qualifier de la sorte alors que, arithmétiquement, toutes les équipes jouent à la fois le titre et le maintien. Toutes, sans exception, aspirent à décrocher le sésame et, en même temps, elles luttent pour leur survie en ligue 1. Du jamais vu, mais dans le pays des paradoxes footballistiques où le leader et la lanterne rouge se côtoient et où l'un comme l'autre risquent le purgatoire tout en lorgnant la plus haute marche du podium, ce scénario est plus que possible. A quelques journées du tomber de rideau, les vingt locataires de cette division sont tous dans le même panier. Aucune équipe n'est épargnée par le spectre de la relégation donnant ainsi une étrange impression sur un championnat quelque peu «dérangé» sur les bords où la lanterne rouge colle aux basques du leader qui, lui-même, n'est pas à l'abri d'une surprise de dernière minute. Tout le monde est embarqué dans le même navire qui risque à tout moment de chavirer pour certaines équipes qui, aujourd'hui, aspirent à jouer les premiers rôles et où certaines autres, miraculeusement rescapées, vont se retrouver sur les devants de la scène et peut-être sur la plus haute marche du podium. En tout état de cause, cette fin de championnat, la plus bizarre qu'elle soit, sera heureuse pour les uns et fort malheureuse pour les autres même si le dénouement ne sera connue qu'à l'ultime journée d'un exercice unique en son genre. Pour le moment, toutes les équipes se tiennent le ventre tout en visant le haut du tableau. Autrement dit, la queue vise la tête et vice-versa dans un drôle de championnat. Si drôle qu'il a perdu de son charme autant de son attrait. Triste décor.