Sans indulgence

Quoi de plus facile que de critiquer le gouvernement par ces temps de crise sanitaire. A peine le nombre des cas infectés au Covid-19 reparti à la hausse, certains commencent carrément à prendre les jambes à leur cou en développant un discours des plus pessimistes et en mettant tout le tort sur le dos rond d'une gestion qui aurait prouvé son échec. Un échec de l'Etat ou du pays avec toutes ses composantes, devrait-on nécessairement se demander, tellement les responsabilités dans la gestion de la pandémie due au Covid-19 s'immiscent de haut en bas, du citoyen lambda au président de la République.Les palabres contre le gouvernement n'attendaient plus depuis le déconfinement que cet alibi du rebond des cas positifs, presque inévitable quand il s'accompagne d'un relâchement de la discipline générale, pour se déclencher. Un parti politique, des analystes ou des citoyens ont plein droit de critiquer les actions du gouvernement, mettre au jour des vérités palpables mais cachées, poser le doigt sur ce qui cloche dans la gestion des affaires publiques en général et en particulier les tances contre sa gestion de la crise sanitaire, qui n'épargne pratiquement aucun gouvernement, mais de là à viser la démoralisation des populations en répandant intentionnellement des bruits qui poussent au défaitisme pour déstabiliser le gouvernement, surtout, cela reviendrait à tenter de guérir le mal par la destruction du corps entier.
Qui pourrait se targuer de posséder des compétences qui éviteraient toute embûche dans la gestion de cette crise sanitaire inédite ' Les pénuries, le manque de coordination des services logistiques et les critiques de la gestion de la crise ne concernent pas que l'Algérie, il faudrait juste veiller à ce que cela ne prenne pas de mauvaises tournures politiques. L'évaluation critique, objective et constructive des actions du gouvernement est à portée de réflexion de tout citoyen, toutefois cela ne devrait pas éloigner le fait que plus que jamais ceux qui portent ces critiques doivent dans cette période de pandémie se solidariser et s'engager entièrement avec les décisions des autorités en matière de respect des règles sanitaires, qui s'inspirent des recommandations de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), et laisser de côté leur chamaillerie politique pour l'après-Covid-19. Ne faudrait-il pas aussi dénoncer ou critiquer le non-respect de ces règles par les citoyens qui est à l'origine de ce rebond des cas infectés au Covid-19 '
Si le gouvernement a fait son mea culpa, avouant un dysfonctionnement dans la stratégie des autorités en charge de la gestion de la crise sanitaire, d'autres devraient également le faire, notamment un mea culpa social de la part des citoyens qui, par leur indiscipline, ont participé à la saturation des établissements hospitaliers. Il n'est pas demandé de faire indulgence au gouvernement mais il ne faut pas pour autant être indulgent envers soi.