Algérie

Sans évoquer explicitement la révision constitutionnelle



Bouteflika évoque l’aménagement du fonctionnement institutionnel Le président Bouteflika a évité soigneusement de parler, de manière directe, de la révision de la constitution lors de son traditionnel discours du 5 juillet marquant la fête de l’indépendance au siège du ministère de la Défense nationale. Si l’année dernière, il s’est clairement prononcé pour la révision du texte fondamental en fixant même un échéancier (avant la fin de l’année 2007) a cette initiative, le locataire d’El-Mouradia a, cette fois-ci, effleuré le sujet en parlant uniquement «d’aménagements propres à fluidifier le fonctionnement institutionnel». «Il s’agit de prendre acte de la nouvelle étape en apportant les aménagements propres à fluidifier le fonctionnement institutionnel du pays et à élargir le champ d’exercice des libertés publiques», a-t-il notamment déclaré sans donner le moindre indice probant qui puisse éclairer l’opinion publique sur cette opération. Recul tactique ou simple omission volontaire? Aucun détail précis n’a été apporté et le flou persiste encore. Le président n’a fixé aucune date limite ni parlé de la manière dont la constitution new-look sera adoptée. Le texte sera-t-il adopté par voie référendaire ou passera-t-il uniquement par la voie parlementaire? A défaut de détails qui peuvent éclairer, le président Bouteflika qui savait qu’il était attendu sur cette question a laissé sur leur faim beaucoup d’observateurs politiques qui espéraient que le président tranche sur cette question d’actualité brûlante. Par contre, le président s’est exprimé, et une fois n’est pas coutume, sur l’élargissement du champ d’exercice des «libertés publiques». Cette digression inattendue sur les libertés publiques est-elle annonciatrice de la levée prochaine de l’Etat d’urgence en vigueur depuis 1991. Il a ensuite axé son intervention sur la «stabilité institutionnelle» qui a, selon lui, apporté la «paix civile» et permis d’initier de «grandes réformes qui conditionnent l’avenir de la nation» après «une crise d’une profondeur et d’une gravité extrêmes». Le président Bouteflika qui n’a pas manqué, lors de cette intervention, d’insister sur la décennie qui a marqué l’ouverture du champ démocratique, pour, dit-il, «tirer les leçons des erreurs et des insuffisances du passé» qui ne laissent, selon lui, d’autre choix que «l’élargissement et l’approfondissement continus d’un projet démocratique, authentique et global», appelle dans la foulée à la construction d’un «nouvel élan à la construction du projet national». Il précisera sa pensée en dévoilant la nouvelle démarche démocratique qu’il compte initier. «La démocratie que nous nous attachons à installer pour répondre à ces exigences n’est pas une simple façade, ni une transposition artificielle de mécanismes déconnectés des réalités propres du pays. Une telle expérience, nous en avons douloureusement payé le prix. Ce n’est pas non plus l’incitation de représentations et d’un mode de pensée développé hors de notre histoire, sans ancrage dans nos valeurs propres imprégnées d’Islam. C’est une action en profondeur sur nous-mêmes et par nous-mêmes, une évolution que nous avons à conduire à partir de notre cheminement historique et civilisationnel pour nous adapter, sans reniement, aux exigences du monde contemporain, pour nous réapproprier toutes les valeurs humanistes et reprendre notre place dans la course universelle au progrès». Comment ne pas comprendre aussi le message distillé par le président Bouteflika qui cherche à obtenir la caution d’un troisième mandat, lorsqu’il affirme que c’est grâce à cette stabilité que notre pays a pu «reconquérir sa juste place dans le concert des nations (...) et que c’est grâce à cette stabilité que les équilibres économiques ont pu être rétablis, que la croissance économique a pu être relancée et que d’immenses programmes de développement des infrastructures et d’amélioration des conditions et du cadre de vie des citoyens ont pu être mis en œuvre».   Said Farhi


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