Algérie

Sans doute tout cela à la fois! SALON, FOIRE OU ENCORE PARC D'ATTRACTIONS DU LIVRE'


Sans doute tout cela à la fois!                                    SALON, FOIRE OU ENCORE PARC D'ATTRACTIONS DU LIVRE'
Il y a des livres qui vous proposent des textes absolument séduisants mais dans une mise en page et un choix de papier dernière catégorie
Vendredi, 27 septembre. 16h, le Palais des expositions de la Safex aux Pins Maritimes, enregistre un taux de fréquentation record.
C'est ce qu'on constate du moins de visu. C'est le week-end et nous sommes à 24 h de la date de sa clôture. Les retardataires, entre jeunes étudiants, parents, grands et petits, barbus et flâneurs prennent d'assaut le salon.
Dehors, les embouteillages créent un bouchon monstre comme au temps du chapiteau du Hilton pendant le Ramadhan et les piétons affluent à pied en masse! Les policiers tentent de célérer le trafic auto. Difficilement. A l'arrivée, l'on est étonné du nombre d'enfants qui assistent à un spectacle assuré par l'animateur Achouri dans une ambiance bon enfant. Le carré offert aux enfants est gigantesque digne d'une scène de concert des grands jours.
Les enfants participent joyeusement à l'animation. Les parents debout, agglutinés devant la balustrade, sourient aux commentaires de Hamid Achouri. Tout autour, assis cette fois, des gens dégustent qui un sandwich ou une crêpe au chocolat. A regarder de près, le Sila crée un espace de distraction inégal tant sa surface est immense et peut accueillir plein de monde. C'est ce qui arrive en vérité durant le Salon du livre. En raison du manque de lieux de loisirs, les Algériens se sont rabattus en masse sur le Sila. Mais on y vient pour manger ou acheter' Se nourrir l'esprit ou l'estomac' L'un n'empêche pas l'autre, diriez -vous. A l'intérieur du Pavillon central, nous nous sommes approchés de quelques personnes pour prendre la température du Sila 2012. Une chose est sûre et tout le monde est unanime à dire qu «' on suffoque!» Mais pourquoi tant de chaleur à l'intérieur des stands' Pas de climatisation' Selma Hellal des éditions Bazakh affiche une mine de satisfaction.
«On est contents parce qu'on est plus confortables que les années précédentes où on était au 5-Juillet un peu confiné. Là on respire et puis contents aussi sur le plan de la rencontre avec le public comme chaque année et peut-être plus que jamais cette année la rencontre est là, elle a eu lieu.
Les gens sont au rendez-vous avec une loyauté et une curiosité indéfectibles.» Et de souligner:
«Oui on vend, même plus sans doute parce que les gens viennent, parce qu'il y a le tram et le métro. Du coup, le salon est accessible à plus de monde. Y a clairement pour ce moment de l'année une mobilisation générale du lectorat algérien, après, il reste une énigme, pourquoi les autres événements littéraires au cours de l'année ne mobilisent pas de monde' On se pose la question. Pourtant c'est la rentrée scolaire et les gens ont déjà fait des dépenses. Le Sila est un ancrage dans la conscience des Algériens, une espèce de rituel...». Pour le directeur éditorial des éditions Casbah, Mouloud Achour, le Salon d'Alger l'étonnera toujours, qu'il se tienne ici ou ailleurs, par l'influence qu'il draine invariablement chaque année.
«C'est une affluence surprenante mais heureusement surprenante. J'ai vécu des temps où ce lieu était la dernière préoccupation de l'Algérien moyen. On s'est toujours plaint que l'Algérien ne lisait pas et cela semblait être un jugement définitif et on commençait même à s'y habituer. Or, à chaque salon on a un démenti formel de ce préjugé. C'est un point extrêmement positif. L'autre point positif c'est l'intérêt du lecteur, du moins du public que je vois évoluer pour absolument tous les genres d'écrit. La littérature générale fonctionne bien, le livre à caractère de témoignage historique attire une foule absolument époustouflante, le livre pour enfants depuis le niveau du dessin pour les crèches jusqu'au livre pour ados suscite à la fois l'intérêt des parents et des enfants, c'est un gisement dont on aurait tort de tirer meilleur profit, parce que voilà un fait qui dicte des améliorations, des dispositions à prendre dans tous les domaines, aussi bien au niveau de l'accueil du public, de l'organisation des parkings, de la signalétique, d'un certain nombre de dispositions très faciles à prendre comme accueillir aussi les handicapés.» Et de faire remarquer encore: «Voilà un endroit qui s'apelle le Palais des expositions qui devrait mériter son appellation. Nous avons non seulement un public, mais également des auteurs, un réseau éditorial. On doit maintenant se pourvoir des meilleurs moyens de diffusion car s'il faut attendre que le Salon du livre se tienne et que l'événement draine suffisamment de monde pour que les rayons des différents éditeurs soient fréquentés, je ne crois pas que ce soit une vue à long terme, j'apprécie la décision prise par le ministère de la Culture de créer un organisme de diffusion, je pense que cela sera un grand point pour les éditeurs. Aussi, on doit veiller à la qualité du livre car il y a des livres qui vous proposent des textes absolument séduisants mais dans une mise en page et un choix de papier dernière catégorie et qui ne vous encouragent pas à le lire.
Cela constitue un préjudice pour l'auteur mais également pour le lecteur lui-même qui mérite qu'on lui offre un livre digne de ce mot.» Evoquant son voeu pour la prochaine édition, notre vis-à-vis souhaitera qu'«on puisse tirer suffisamment d'enseignements pour que réellement ce salon soit à la fois un événement national mais qui puisse avoir cette envergure, cette ambition en étant à la hauteur des salons internationaux, qu'on connaît de par le monde.»
Abdellah est un jeune Algérien qui travaille et que nous avons rencontré sur les lieux. Cela fait quatre ou cinq fois qu'il visite le Salon du livre. Pour lui «c'est une occasion de découvrir de nouvelles choses, je suis plus attiré par le roman policier et en même temps c'est une occasion de voir ce qui se fait comme nouveauté. Je recherche certains titres oui mais parfois j'achète dans le tas. Je fréquente assidument le salon. Je pense que c'est en amélioration par rapport aux années précédentes.
Abdelllah trouve les prix des livres abordables. Sa maman elle, par contre les trouve un peu cher. Elle accompagne chaque année son fils au Sila. «C'est une tradition. C'est vraiment intéressant, je m'intéresse spécialement aux ouvrages de cuisine et de santé», dit-elle.
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