Algérie

Sans défense contre les « envahisseurs » passagers



Sans défense contre les « envahisseurs » passagers
Réputée pour sa résistance il y a dix siècles à ses ennemis les plus farouches, les plus redoutables, qalaat Beni-Hammad est sans défense aujourd'hui contre les « envahisseurs temporaires », les visiteurs inconscients de la valeur du site. Mais aussi les pouvoirs publics qui ne se sont pas encore décidés à restaurer le premier site archéologique algérien classé par l'Unesco. Depuis les années 80, les restaurateurs n'ont pas touché aux murs de la citadelle achevée en 1007, entourée par le mont de Tkerboust, dans le village Maadid, à une trentaine de kilomètres du chef-lieu de la wilaya de M'sila. De même que les archéologues n'ont pas creusé le sol du site pour y extraire ses trésors. D'ailleurs, selon le président de l'association de la protection du patrimoine, du tourisme et de l'environnement de Maadid, les trois quarts de l'ancienne citadelle sont enfouis sous terre. Seul le minaret, d'une hauteur de 20 m environ, un grand bassin sec et quelques pans de mur de la salle de prière et celle des ablutions de la vieille mosquée sont visibles. Ainsi que quelques piliers et pans de mur du château El Manar, le château du lac et celui du Salut. Situé derrière le minaret, le village n'est aujourd'hui qu'une colline envahie par les pierres, une végétation pauvre et les mauvaises herbes. Pour aboutir au minaret, on accède par des escaliers en colimaçon. Les parties de la façade principale du minaret sont séparées par trois grandes fenêtres ainsi que par la porte principale. Au bout des escaliers, une petite ouverture mène à la terrasse d'où l'on peut admirer la forme du village Maadid ainsi que les montagnes et les collines. L'architecture de la mosquée, qui ressemble à celle de la mosquée de Kairouan, attire beaucoup de monde, d'après le président de l'association. « Les étrangers comme les locaux, des agences de voyage, nous font appel pour faire les guides auprès des groupes de touristes qu'elles nous envoient. Nous le faisons gratuitement et nous leur offrons même des souvenirs avec nos propres moyens. C'est vous dire qu'aucune stratégie de gestion de ce site n'est adoptée par les collectivités locales », déplore-t-il. Il confie, par ailleurs, avoir fait vainement appel aux institutions publiques, dont le ministère du Tourisme, pour la restauration du site. Il déplore, également, l'absence de moyens de transport jusqu'au site ainsi que les petits commerces et les boutiques artisanales. Par ailleurs, si les touristes étrangers ne font que passer, ceux du village et des régions environnantes y vont plus pour s'amuser que pour des raisons culturelles. Des jeunes en mal de loisirs organisent des concerts de musique improvisés, sur le site, et même à l'intérieur du minaret, avec pour seul instrument, la derbouka !




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