Algérie

"Sanit Arts" s'invite au Mamo



"Sanit Arts" est une exposition virtuelle de six artistes peintres au Musée d'arts modernes d'Oran (Mamo), organisée par le dans le cadre du mois du patrimoine. L'expo en ligne devrait théoriquement durer un peu plus d'un mois pour se clôturer le 30 mai prochain. Belmekki Mourad, académicien et formateur des inspecteurs de dessin, avec un style en éventail où on trouve l'abstrait, le figuratif et le semi-figuratif, Khadir Hasna Nawel, artiste autodidacte dont la réflexion culturelle est basée sur la gestuelle, Belhachemi Nourredine, doyen des artistes peintres algériens, Mekki Abderrahmane, directeur de l'Ecole des beaux-arts d'Oran, Belzina Cherif, un autre artiste autodidacte, et Habich Abdelkader, ancien "beausariste" d'Alger dont l'approche artistique est plus philosophique et qui travaille sur la physique quantique, exposeront ainsi une soixantaine de toiles et de sous-verres.Cette exposition est aussi l'occasion d'aborder la situation des artistes peintres pendant ce confinement. Belmekki Mourad, invité à se prononcer sur cette question, sera catégorique en affirmant que la première des choses qui périclitent avec cette crise sanitaire "est bien l'art". Quant à la solidarité ministérielle évoquée par Malika Bendouda, notre interlocuteur préfère rappeler l'exposition de 2017 intitulée "Printemps des arts" au siège du ministère de la Culture, "et depuis on attend que Mihoubi, alors ministre de la Culture, nous achète des toiles, comme il l'avait promis à l'époque". "L'Etat n'a jamais investi dans l'art depuis vingt ans, et quand on veut aider un artiste, on achète ses ?uvres ; on ne lui assure pas une mensualité de circonstance", explique-t-il.
À propos de cette exposition en ligne à laquelle le Mamo n'offre pas les conditions optimales (absence de cimaises et de glissières ; "on plante des clous pour accrocher nos tableaux mais l'essentiel, c'est qu'on existe"), Belmekki Mourad espère la présence d'officiels qui pourront acquérir des toiles afin d'aider les artistes.
Il n'hésite pas à parler de "prostitution ou de bradage de l'art" dans notre pays tant les institutions, les musées et les grandes entreprises économiques n'investissent pas dans ce créneau, un marché régi par un secteur informel qui dicte ses codes et ses lois. Nous y reviendrons.


Saïd OUSSAD


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