Samuel Aboulher, né à Alger en 1815, était issu d'une famille de notables très anciennement établie en Algérie. Il était l'aïeul d'une lignée de médecins qui se sont illustrés dans ce pays durant la période française. Sur l'acte de naissance de son fils Moïse, né en 1843, il est déclaré comme « sacrificateur ». Âgé de vingt-huit ans, époux de Nejma Narboni, il fait rectifier l'orthographe de son nom qui deviendra Aboulker au lieu de Aboulher.
Il n'était pas riche et donnait à Alger des leçons d'hébreu pour vivre. Par la suite, devenu Rabbin, puis Grand Rabbin, il fur très vénéré, tant par les juifs que par les Arabes. On raconte que lorsqu'il passait dans la rue, les petits arabes venaient embrasser sa veste de drap noir.
Il avait une connaissance approfondie des livres saints et il rédigea un ouvrage de commentaires qui fut donné à sa mort à son disciple, le Grand Rabbin Hannoun (livre qui, à ce jour, n'a jamais été retrouvé).
Il eut quatre enfants : deux garçons, David et Moïse, et deux filles, Semha et Régine.
Devenu veuf, il se remaria, et en 1890, il partit pour la Terre Sainte avec son épouse. On raconte qu'une foule désolée l'accompagna jusqu'à son bateau, dont le Cardinal Lavigerie(1). Il mourut à Jérusalem et fut enterré au Mont des Oliviers.
En 1926, son petit-fils, le docteur Henri Aboulker, en croisière avec sa famille, retrouva sa tombe. Mais après la guerre de 1967, elle fut détruite, le cimetière ayant été saccagé.
Pour la «petite histoire », on dit que la romancière Elissa Rhaïs(2)dans son livre les juifs et la fille d'Eléazar aurait pris pout modèle d'Eléazar cet aïeul Samuel Aboulker.
1. L'éphéméride du journal La Dépêche Algérienne du 20 juillet 1936 rappelle cet événement.
2. Voir la biographie d'Elissa Rhaïs dans les cahiers d'Afrique du Nord n°9
Posté Le : 29/07/2023
Posté par : judaica