Et il dialogue avec son Alger. Il se promène puis l'interpelle. Il se fait une joie de rencontrer sa foule qui « le bouleverse », dit-il. 
De sa terrasse de café, il se met à observer la beauté d'une journée, la magnificence d'une instabilité qui arpente les ruelles d'une société désemparée.
L'individu s'imprégnerait de son quartier dans lequel il se serait forgé, car le lieu qu'il l'aura bercé et accueilli reflètera l'homme qu'il deviendra.
Samir Toumi, ce passionné d'arts et de littérature parle du cri dans son ouvrage. Est-ce le cri d'une population meurtrie ne sachant plus s'exprimer, asphyxiée par une atmosphère sombre et nauséabonde qui s'était échappée d'une certaine décennie noire. Ou est-ce le premier cri poussé, d'un être venant du ciel, un miracle providentiel qui représenterait en réalité l'approche littéraire ainsi que la quête existentielle de l'écrivain qui consiste à restituer par écrit le fabuleux cri émis qui n'est autre qu'une extrême volonté de se battre et de vivre.
Alger la généreuse, l'authentique, la violente, la pudique, l'expressive, la chaotique, la ténébreuse et l'attachante. Il la fixe en la considérant telle une mère aimante mais autoritaire, une femme acariâtre où une maîtresse envoûtante. Il la quittera, pour Tunis parfois, par haine, puis lui reviendra par amour. Un parfait paradoxe qui rend compte de la complexité des liens entre l'auteur et sa capitale, ou entre l'algérien et son quotidien.
A l'aide d'un style poétique et emportant, Samir Toumi se pose des questions sur son présent, son futur, sur son passé duquel il se nourrit. Sur la vie et la mort.
L'auteur sera au Musée National des Beaux Arts pour une rencontre fructueuse et prometteuse le Samedi 28 Juin 2014 à 14H30, dans le cadre de la thématique « Les auteurs à la source », où il abordera entre autres son Roman paru en 2013 « Alger, le cri ».
 
Posté Le : 23/06/2014
Posté par : litteraturealgerie
Ecrit par : M.Mered