Algérie - A la une


Le gouvernement se serait décidé à agir et à ne pas laisser les entreprises de sous-traitance faire comme bon leur semble au Sud. L'Etat va mettre fin à une situation qualifiée d'esclavagiste où les sous-traitants donnent un salaire de misère à des prestations bien payées. Désormais, l'écart entre les salaires de l'entreprise mère et ceux des sous-traitants ne doit pas dépasser les 20%. C'est une mesure de salubrité publique et d'hygiène morale qui aurait dû être prise depuis longtemps. D'autant qu'il était de notoriété publique que ces sociétés de sous-traitance n'étaient le plus souvent qu'une couverture à des agences de placement de main-d''uvre qui, en théorie, n'ont pas le droit d'exister.
Une bonne partie de la ranc'ur sociale accumulée au Sud - et pas seulement là-bas - vient de pratiques peu recommandables de ces sociétés de sous-traitance. Et du sentiment qu'elles jouissent de soutiens forts qui les dispensent de se conformer à la loi. Les autorités sont en train de réagir sous la pression des événements. Mieux vaut tard que jamais. Il reste qu'on n'avait pas besoin d'attendre la «crise» pour savoir que ces pratiques qui rapportent gros à quelques-uns posaient un problème sérieux. La popularité grandissante de la Coordination nationale des chômeurs, très influente dans le sud du pays, a suscité des réactions grossières au sein du pouvoir et de ses périphéries. Mise en doute de leur patriotisme, accusation de séparatisme, voire d'être une «cinquième colonne» ont été émises avec une légèreté terrible, comme s'il s'agissait de provoquer et de pousser au clivage.
Pourtant, ce mouvement a fait preuve d'un esprit de responsabilité qu'on ne retrouve pas chez leurs accusateurs. Et surtout ceux qui se disaient tellement soucieux des dangers qui menaceraient le pays se sont en général abstenus de mettre en cause ces «esclavagistes» qui alimentent la colère sociale. Ce sont ces pratiques qui troublent l'ordre public et non ceux qui les contestent. Cette réaction, tardive, de l'Etat est une application simple de la loi qui doit être une règle ordinaire. Le mouvement des chômeurs qu'on essaye de diaboliser aura eu le mérite de contraindre l'Etat à faire ce qu'il aurait toujours dû faire : ne pas laisser des puissants présumés se moquer de la loi. C'est l'un des plus graves problèmes de ce pays, celui-là même qui mine les esprits et désarme toutes les bonnes volontés.
LES LOIS, TOUTES LES LOIS, QU'ELLES SOIENT RELATIVES AU TRAVAIL OU AUX ASSOCIATIONS, DOIVENT ETRE APPLIQUEES EN TOUT TEMPS. CHAQUE EXCEPTION DECOULANT DE L'ARBITRAIRE OU DU LAISSER-ALLER MINE L'ENSEMBLE ET FABRIQUE LE NIHILISME, LE RENONCEMENT ET L'INCIVISME. LES COMBINES DE LA «SOUS-TRAITANCE» QUI PREVALAIENT AU SUD N'ETAIENT PAS CONNUES DES SEULS CHOMEURS OU DE CEUX QUI EN ONT ETE LES VICTIMES. ELLES AURAIENT DU ETRE STOPPEES A TEMPS. CETTE MESURE DE SALUBRITE PUBLIQUE ETAIT NECESSAIRE. IL FAUT ESPERER QU'ELLE SOIT APPLIQUEE. SANS EXCEPTION.


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