Algérie

Salon international du livre de Baghdad Après l’autodafé de Daech, l’Irak se délivre



Salon international du livre de Baghdad Après l’autodafé de Daech, l’Irak se délivre
Photo : Le stand du Syndicat national des éditeurs du livre (SNEL) au Salon du livre de Baghdad

Après l’autodafé de la guerre et celui, inquisiteur, de Daech, le livre revient en Irak. Le Salon international du livre de Baghdad est de retour après 15 ans d’absence. Il a été inauguré officiellement jeudi et durera jusqu’au 7 avril 2018.


Le Salon international du livre de Baghdad est un événement culturel significatif, une tradition existant depuis 1978. Et le slogan marquant son retour est éloquent : «Nous lisons pour nous promouvoir.» Car il intervient après les affres et la tragédie de la guerre, et surtout l’inquisition barbare et sanguinaire de Daech à l’endroit de tout ce qui ressemble à des livres, documents, manuscrits…Comme cela s’était passé en 1258, où la cité de Baghdad fut assiégée, pillée, incendiée, détruite et sa population massacrée.

L’histoire, malheureusement se répétait. Donc, une victoire, ce carrefour du livre de Baghdad. Et l’espoir renaît de ses cendres pour fleurir. Des feuilles pas du tout mortes, mais vivantes. De bonnes feuilles d’un printemps qui ne serait que plus beau, comme dirait le grand et regretté écrivain algérien, Rachid Mimouni (Tombeza, L’honneur de la tribu, Malédiction…).

«Ce qui est important à travers le retour de bon augure de la Foire internationale du livre de Baghdad, est que les Irakiens soient guidés par la lumière du savoir, de la culture, spécialement après la défaite de Daech…» déclarera avec enthousiasme le président de l’Union des écrivains irakiens, Abdul Wahab Al-Radhi. La Foire internationale du livre de Baghdad, organisée par l’Union des écrivains irakiens, en collaboration avec le ministère du Commerce, accueille 600 maisons d’édition irakiennes et étrangères, notamment celles issues des pays arabes.

Présence remarquée du SNEL

Et justement, ayant tenu à marquer sa présence et à témoigner sa solidarité envers un pays frère, l’Irak, le Syndicat national des éditeurs (algériens) du livre (SNEL), dont le président est Ahmed Madi (directeur des éditions Dar El Hikama), participe au Salon du livre de Baghdad. Et ce, de par un important stand représentant 2185 titres émanant de publications algériennes. Des ouvrages en arabe, français et tamazight. De front, le Syndicat national des éditeurs du livre et l’Union des écrivains irakiens vont parapher un protocole d’accord portant sur la coédition, la distribution, la traduction et la formation.

Les officiels irakiens -qui évoquent au passage d’éventuels chantiers de forage de pétrole de la Sonatrach en Irak, en Libye et en Egypte- et l’ambassadeur d’Algérie en Irak, Benchaâ Abdelkader, ont été heureux de voir la participation agissante du SNEL à la Foire internationale du livre de Baghdad. Baghdad, en dépit de vivre une tragédie insoutenable, a su survivre en…lisant.

Oui, la lecture, les livres. Et le centre névralgique et livresque se trouve au «Charaâ El Moutannabi». Une rue piétionne portant le nom d’un immense poète, Abou Tayeb El Moutannabi. Une artère dont le sang qui coule est d’encre sympathique.

Aussi bleu que l’eau du Tigre et de l’Euphrate, quand les Mongols ont détruit la fameuse bibliothèque de Baghdad et jeté de précieux livres d’astronomie, de médecine, de physique et autre philosophie dans l’abîme de l’immonde ignorance. «Chariaâ El Moutannabi», est une bibliothèque à ciel ouvert, une librairie urbaine, où l’on célèbre le plaisir de lire. Et où on se délivre tous les jours. 




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