Algérie

SALON INTERNATIONAL DU LIVRE D'ALGER (SILA) De bons et de mauvais côtés à mi-parcours



SALON INTERNATIONAL DU LIVRE D'ALGER (SILA)                                    De bons et de mauvais côtés à mi-parcours
Les exposants et les organisateurs du Sila relèvent les bons et les mauvais points de ce salon, qui se tient jusqu'à samedi prochain, au Palais des expositions de la Safex.
Lors d'une petite virée au pavillon central, qui ne désemplit pas de visiteurs, curieux et avides de lecture, l'ambiance était plutôt chaude. Et c'est en partie parce que l'espace d'exposition n'est pas équipé en climatisation. 'On suffoque ici, il n'y a pas de climatisation. Franchement, cela me décourage d'aller jusqu'au bout", nous a confié une jeune fille, sur un ton de désespoir. Selon Karim Chikh (édition Apic), ce problème est dû à la détérioration de l'endroit. 'Le palais n'a pas évolué depuis les années 70 ! Il est dans un état de délabrement. Certes, l'espace est plus grand mais cela donne un mauvais point au Sila". Les dernières vagues de chaleur représentent des inconvénients minimes par rapport au 'dénigrement des éditeurs". Certains d'entre eux ont estimé que les 'petites" maisons d'édition ont été soumises à la 'hogra" par rapport à leur emplacement : 'Les gens ont l'impression que le Sila s'arrête au pavillon central. Ce sont les grandes maisons d'édition qui dominent dans cet endroit. Ils auraient dû placer les petites maisons dans ce lieu, pour leur donner leur chance", a estimé Karim Chikh. Et d'ajouter : 'Ceux qui cherchent Apic, Casbah ou Barzakh, savent où les trouver. Car ils possèdent leur lectorat. Les autres font du bon travail, mais ils ont été mis à part, il ne faut pas les dénigrer". À ce sujet, un autre éditeur dont le stand est aussi au pavillon central partage le même avis. 'Est-ce qu'il y a des critères pour pouvoir figurer sur l'allée principale ' Je me demande s'il y a des éditeurs et des sous-éditeurs ' Qu'on nous explique !", a souligné Yassine-Saïd Hannachi, directeur des éditions Média-Plus. S'inscrivant dans un esprit festif et culturel, le Salon international du livre d'Alger propose de nombreuses activités et animations culturelles pour le public et les professionnels. Célébrant le Cinquantenaire de l'indépendance de l'Algérie, plusieurs thématiques abordent cet anniversaire avec la participation de chercheurs, historiens et écrivains. Mais le programme semble déplaire à plus d'un. 'Je demande constamment aux organisateurs pourquoi, ils ne demandent pas aux éditeurs de proposer leurs auteurs ' Ils peuvent les combiner avec leurs invités pour les conférences. Aussi, ils peuvent présenter leurs ouvrages au public", a indiqué le directeur d'Apic. Et de faire savoir : 'Pourquoi inviter tout le temps des auteurs étrangers, alors, que nous avons les nôtres qui ont travaillé sur l'histoire du pays. Je ne comprends pas ce dysfonctionnement". Un autre petit souci a été constaté dans la programmation, notamment le changement des horaires et des salles.
À ce propos, Aboubaker Zemmal, président de l'association El-Beyt, a estimé que 'Le Sila s'améliore de plus en plus, mais il connaît toujours des problèmes et des difficultés, notamment la perturbation dans la programmation, les répétitions de sujets et les mêmes invités. Il y a aussi, un manque d'imagination car le salon doit se renouveler à chaque fois". Quant à l'absence du public durant les conférences, notre interlocuteur souligne qu'il faut 'réaliser un travail de sensibilisation dans les institutions éducatives. Ce sont les mêmes erreurs qui se répètent. Le commissariat de cette année est en train de payer les erreurs des éditions précédentes".
La nuance des organisateurs
Concernant ces 'défaillances" relevées par ces éditeurs, les membres du commissariat nuancent leurs propos, et parlent de 'faux problèmes". D'ailleurs, l'affluence du public est énorme cette année. 'Pendant les trois premiers jours, nous avons reçu un demi-million de visiteurs et à la fin du Sila, nous enregistrerons un million et demi, soit plus que l'année dernière", a annoncé Mohamed Iguerb, adjoint du commissaire. Sur la question de l'emplacement des stands, il a insisté sur le fait que 'nous avons visé des priorités pour ce pavillon : Ceux qui ont investi sur la couleur de leur maison d'édition et l'intériorité de la demande. Pour la prochaine édition, nous allons fixer d'autres critères pour le pavillon central, soit on augmente le prix du mètre carré ou alors on instaure une charte pour ceux qui veulent construire un stand aux couleurs de leur maison d'édition". Pour la programmation (conférences et invités), le responsable de la communication, Nordine Azouz, a déclaré que 'la richesse de l'animation culturelle est là, plus que les années précédentes. C'est un programme assez riche et varié, peut-être un peu trop ambitieux". 'Nous avons eu quelques problèmes d'organisation, car, c'est difficile de se déplacer sur le site. Sous le chapiteau tout le monde était dans un espace modulaire". Si durant les rencontres, les salles sont vides, cela n'engage en rien le commissariat. 'Ce n'est pas la faute de la communication, l'information a été ventilée. Maintenant, il faut réfléchir à d'autres moyens pour ramener le public à ce type de conférences", nous dira-t-il. Se plaignant des mêmes têtes qui reviennent chaque année, Nordine Azouz, a expliqué qu''il y a des familiers du Sila et je pense que c'est une tradition dans les rendez-vous livresques. Il y a des personnes qui s'intéressent à l'Algérie et forcément on les a invitées. Mais, cela est une portion infime". Et de conclure : 'Le projet de l'animation culturelle est de ramener des gens qui travaillent sur la guerre de Libération, sur le mouvement et l'architecture culturelle et plurielle. On a invité beaucoup d'Algériens mais ils n'ont pas répondu à l'invitation". Ce Sila en transition connaît ses défaillances mais ses difficultés ne réduisent en rien son importance.
H M


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