Quelles que soient les observations que l'on peut porter sur les détails de l'organisation ainsi que sur les prix pratiqués par les exposants, le Salon international du livre d'Alger (SILA) reste un rendez-vous culturel annuel à ne pas rater.
Dans sa 17e version, hormis le retour à la Safex, le SILA ne diffère pas beaucoup des précédentes éditions. Les livres religieux, parascolaires et de cuisine, restent en tête de la demande. Alors que, de manière générale, les prix sont relativement plus élevés que l'an dernier.
Il y avait grand monde, vendredi dernier, à la Safex pour visiter le SILA 2012. Le parking était à moitié plein dès la demi-journée. A partir 17h, les retardataires devaient attendre que des places soient libérées pour pouvoir stationner et accéder au salon. D'autres visiteurs ont donc préféré garer leurs véhicules dans le parking du centre commercial ‘Ardis', mitoyen de la Safex. L'afflux était important dans tous les stands du Salon. Par familles entières, les visiteurs prenaient le temps de s'arrêter aux différents exposants correspondant à leurs lectures préférées. Comme chaque année, les stands spécialisés dans les livres religieux ne désemplissent pas. Les classiques fondamentaux du ‘Fiqh', comme les ouvrages des imams des quatre grandes écoles juridiques (Madahib), des théologiens dont Ibn Kathir, Al Qurtubi, As Suyuti et biens d'autres exégèses et docteurs en sciences islamiques, se vendent comme des petits pains. Et pourtant les prix des grands volumes de ces titres, que certains utilisent comme décoration de leurs bibliothèques, ne descendent pas au-dessous de 5.000 à 7.000 DA. Beaucoup seront probablement revendus, notamment dans les régions de l'intérieur du pays qui ne peuvent espérer accueillir ce genre d'évènement.
L'autre grande attractivité du Salon, c'est le livre parascolaire. Sans doute parce que les visiteurs du week-end sont généralement accompagnés de leurs enfants scolarisés, les stands des éditeurs de livres parascolaires connaissent un grand succès. Des livres dans toutes les matières et pour tous les niveaux sont cédés environ 20% moins chers que dans les librairies. Selon les matières et les rédacteurs, les ouvrages de certaines maisons d'édition sont plus recherchés que d'autres. Les prix varient de 200 à 400 DA pour ces ouvrages de production nationale. Moins accessibles, car plus chers, des ouvrages didactiques (d'importation) pour l'apprentissage des langues étrangères, souvent accompagnés de supports numériques audio et/ou vidéo, sont également proposés à pas moins de 1.200 DA.
Dans la catégorie des livres de littérature, les prix chez les grands éditeurs (français surtout) ne sont pas accessibles à un grand nombre de visiteurs. Chez Hachette, à 850 DA le livre de poche jeunesse, de la série "fantasy" de Angie Sage (prix en France à 6,5 euros) est hors de portée pour les petites bourses et même pour les moyennes, à moins de se contenter d'un seul ouvrage par enfant.
Bien moins chers, des classiques de la littérature française et universelle (Hugo, Shakespeare, Swift, Tolstoï, J. London, M. Twain…) réédités par des maisons libanaises et algériennes sont cédés à partir de 150 DA et jusqu'à 1.200 DA comme pour les deux tomes des « Mille et Une Nuits » publiés par la maison « Symphonie » de Beirut avec un rapport/qualité prix très acceptable. Les ouvrages réédités (en arabe, français et anglais) chez les Editions Talantikit de Béjaïa sont bien moins chers. Certains titres sont cédés à 100 DA, d'autres à 200 DA. Talantikit publie aussi des livres en tamazight.
DES LIVRES AU KILO
Le Salon du livre d'Alger c'est aussi l'occasion pour certains d'écouler des invendus importés d'autres pays. Certains exposants sont arrivés avec des stocks de livres achetés au kilogramme. Ramassés dans les stocks d'invendus de librairies françaises, des romans sont quand même revendus à plus de 800 DA. On trouve, dans des cartons encore éventrés, des livres de toutes sortes. Cela va du dictionnaire au roman, en passant par le livre pour enfants, l'ouvrage d'économétrie ou de mathématiques du supérieur. De « gros livres » illustrés, sont vendus à 1.500 et 2.000 DA. Certains acheteurs y trouvent leurs comptes.
Autre catégorie d'ouvrages à grand succès au SILA, les livres de cuisine. D'année en année, en particulier pour cette 17e édition du Salon, les éditions nationales sont mieux mises en valeur (bonne qualité d'impression), parfois dans des stands spécialement dédiés à cette catégorie de livres. A des prix très accessibles, les livres de cuisine algériens (de Rima, Lella, Samia et d'autres), édités par catégories (sucrés, salés, gâteaux traditionnels, boureks, crèmes de base, gratins, flans, spécial pomme de terre…), sont cédés à environ 100-200 DA l'unité. Quant aux livres « stars » de la chaîne de cuisine Fatafeat, de la Marocaine Choumicha ou de la Britannique Nigella Lawson, il faudra dépenser plus de 2.000 DA.
Les livres spécialisés, universitaires en général et de médecine en particulier, placent la barre des prix très haut. Pas trop de monde dans ces stands, mais les éditeurs spécialisés sont assurés d'avoir leur clientèle durant ce SILA.
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Posté Le : 23/09/2012
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Mohamed Mehdi
Source : www.lequotidien-oran.com