Algérie

Salon international du livre L'heure d'un premier bilan



Salon international du livre
                                    L'heure d'un premier bilan
Clôture n La 16e édition du Salon international du livre d'Alger, a fermé ses portes, hier.
Le public était nombreux en ce dernier jour. Les retardataires font leurs derniers achats. Tous s'empressent sur les différentes publications proposées par les éditeurs.
Au terme de cette manifestation livresque d'envergure internationale, un constat, voire plusieurs s'imposent. D'abord, comme à chaque édition, le Salon draine des visiteurs de tout bord, de toutes catégories et d'âges différents. Le nombre est tel que sous le grand chapiteau, la circulation est difficile. La foule est compacte. Cela revient à dire que, d'une édition à l'autre, et même si la superficie a été sensiblement augmentée cette année ' elle est passée de 20 000 m2 à 24 000 m2 ' l'espace reste toujours insuffisant.
Ce que l'on peut également constater, c'est l'allure que prend le Salon. Il revêt, comme chaque année, un air de bazar, une étiquette dont il n'arrive pas à se défaire.
En effet, hormis les quelques maisons d'édition qui ont su imaginer leur stand d'exposition, à l'exemple de Chihab, d'Apic, de Dalimen', le reste laisse à désirer.
Toujours sur le plan de l'organisation, la climatisation fait défaut, créant avec la chaleur, une atmosphère étouffante et moite.
Dans l'ensemble, le Salon s'est bien déroulé. «Il y a eu des ventes appréciables», diront les participants, et d'ajouter : «Nous sommes surpris de voir autant de monde venir s'enquérir de telle ou telle publication.»
Cela va, selon eux, contre l'idée reçue, à savoir que l'Algérien ne lit pas. «Le Salon est là pour nous démontrer le contraire», soulignent-ils.
Toutefois, les participants algériens reconnaissent que le livre est aussi cher que le livre spécialisé ou d'importation. «Le livre reste effectivement cher», disent-ils, et d'expliquer : «La raison est la flambée des prix du papier. Il y a aussi la chute de la valeur du dinar algérien.» Le livre reste problématique.
Mais en dépit de la cherté, l'acheteur peut toujours tomber sur de bonnes occasions grâce aux réductions proposées par bon nombre de maisons d'édition, y compris les grands classiques de la littérature universelle. Le livre pour enfant profite, lui aussi, de ces réductions. Il est proposé à des prix très raisonnables et encourageants.
Ainsi, les exposants ont pensé à ceux qui ne peuvent se permettre de débourser de grosses sommes, en leur proposant des livres à des prix abordables.
Le Salon n'est seulement pas commercial. Il est aussi littéraire. L'animation littéraire a été cette année intéressante : des communications très constructives. Il semble cependant que le couac vient des éditeurs qui n'ont pas été sollicités par le comité d'organisation dans l'élaboration des conférences. Ils ont été, en quelque sorte, marginalisés, alors qu'ils sont censés être des partenaires de premier ordre entre les auteurs et les organisateurs, dans la mesure où ils sont les mieux informés sur les disponibilités des écrivains. Cela n'a pas empêché les éditeurs d'organiser au niveau de leur stand des rencontres avec les auteurs et les lecteurs. Par ailleurs, un autre point négatif : la plupart des auteurs invités n'avaient pas de livres disponibles dans les stands. Le comité d'organisation chargé de l'animation reconnaît effectivement que les conférenciers n'ont pas pensé à apporter leurs livres. Il y a là un dysfonctionnement qui ne peut que susciter des questionnements. Les réponses, quant à elles, dépendent sans doute d'une meilleure collaboration de tous les acteurs du livre. Néanmoins, et quelles que soient les insuffisances du Salon, il n'en demeure pas moins que cette manifestation livresque constitue, le temps d'un rendez-vous, un moment privilégié : la réconciliation du public avec le livre.


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