Algérie

Salon international de l?habit traditionnel de Annaba



Des moments inoubliables Qu?ils soient acteurs, accompagnateurs ou spectateurs, jeunes et vieux des deux sexes ont chanté et dansé. C?est à l?unisson et au rythme de l?harmonie et des troupes folkloriques nationales que tous s?étaient lancés dans les travers et sur l?estrade du Palais de Verdure de Annaba. Fifres et tambourins, derbouka et bendir, gasba et tbal, en costume d?époque se sont succédé. Dans un décor en béton, quelques organisateurs ont tenté d?habiller à l?air du temps, le public émerveillé est retourné aux origines de nos aïeux . Toute une mise en scène originale avec la prestation de troupes venues de tous les horizons du pays, y compris des régions lointaines du Sud comme Tamanrasset, Tindouf, Illizi, Djelfa? Un merveilleux itinéraire initiatique au c?ur des grands mythes de nos villes et campagnes en compagnie de groupes et troupes folkloriques. En fait, en collaboration avec la direction de la PMI et de l?artisanat, la Chambre des arts et des métiers de Annaba s?est faite l?écho des traditions vestimentaires et musicales de l?Algérie profonde. Chaque soir depuis mercredi 18 juillet jusque tard dans la nuit, l?on a retrouvé ainsi l?échelle du temps référencé. On avait l?impression d?assister à une véritable poésie d?hommes et de femmes partis à la recherche du temps perdu. Ils sont venus des quatre coins d?Algérie, pour participer à ce Salon national de l?habit traditionnel et ses défilés d?hommes et de femmes. Ainsi donc, le temps de quelques jours, l?événement a réuni, à l?initiative de la Chambre des arts et des métiers, des jeunes et moins jeunes appelés à présenter l?habit traditionnel spécifique à chacune des 26 régions ayant rejoint Annaba. Du 18 au 23 juillet, les uns ont renoué avec leur instrument traditionnel variant entre le « bendir », la « derbouka », zorna et « gasba ». Les autres ont préféré l?habit tout aussi traditionnel dans un long dialogue fait de musiques et de froufrous. Un langage passionné et complice en gestuelles aux accents multiples en provenance de la majorité de nos villes et villages proches et lointains. Traditionnellement habillés, armés de sabres, d?épée et de fusils datant du XVIIIe siècle, les participants ont cheminé par monts et par vaux des sentiers de nos us et coutumes. Comme pour mieux s?harmoniser, ils se sont cherchés sous la direction de Amal Zerkaoui, l?animatrice de la radio Annaba FM. Les notes émises par des représentants du Souf, des Hauts-Plateaux, de Djelfa, des Aurès, de la Kabylie et de notre grand Sud avec son Hoggar et ses oasis sont montées tumultueuses. Il s?agissait d?expressions subtiles d?une musicalité héritée de nos ancêtres admirablement bien maîtrisée depuis la nuit des temps. Ils étaient 56 groupes et troupes de l?Algérie profonde, composés de membres des deux sexes d?une moyenne d?âge de 35 ans à porter le « chèche » et la « gandoura », le « sarouel », la couronne et le diadème. Placé dés son origine sous la direction de la PMI, le Salon national de l?habit traditionnel a atteint son niveau artistique. Ce qui lui a valu de rivaliser avec d?autres festivals et événements culturels. Une grande mobilité a caractérisé les participants. Un état d?esprit et une musique réellement du terroir ont régné tout au long des soirées. S?y sont mêlés musique et arts traditionnels basés sur un travail exigeant et très soigné. Chacun y a trouvé sa place. Les ensembles ont été très homogènes et d?une grande diversité de talents. C?est un véritable outil culturel national qui s?est affirmé à Annaba comme étant un élément dynamique de la diffusion de nos traditions. L?espace d?une semaine, le Salon de l?habit traditionnel de Annaba a été un univers. La chambre des arts et des métiers en a ouvert des portes à un public chaque soirée plus nombreux. Ce public s?est laissé tout simplement guider et transporter? les yeux fermés. « Moments inoubliables », diront certains pères et mères de familles. « Ambiance tellement joyeuse », claironneront les jeunes des deux sexes. « Rencontre nationale sans masques », affirmeront les hommes de culture. Au-delà du fait que c?est la wilaya d?El Oued qui a décroché le prix de la meilleure création, et pour le meilleur habit traditionnel, le jury a retenu Ouargla et Tizi Ouzou et que Annaba s?est adjugée le prix du meilleur stand de vente et d?exposition. La grande réussite de cet événement est d?avoir su mettre en exergue un parfaite maîtrise de l?habit traditionnel. Comme il a également permis de présenter et de confronter les traditions bien de chez nous.


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