Algérie

Salon du dromadaire de Aïn Beida (Ouargla): Les éleveurs de camelins soulèvent leurs préoccupations



Salon du dromadaire de Aïn Beida (Ouargla): Les éleveurs de camelins soulèvent leurs préoccupations
Un salon de plus pour le dromadaire et l’élevage camelin. En effet après celui organisé à Timiaouine (Adrar) en début d’année 2012, suivi par un autre au mois de février à Oued Tin-tarabine (Tamanrasset) de plus grande importance en nombre de participants et de chameaux réunis, c’était au tour de la commune de Aïn Beïda, dans la wilaya de Ouargla, d’organiser le sien pendant deux jours.

Il a été inauguré par les autorités locales mercredi dernier avant de recevoir, le lendemain jeudi, la visite du ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Rachid Benaïssa.

Après avoir fait le tour des «kheïmas» abritant les institutions et les associations participantes, sous une exceptionnelle pluie fine et incessante, le ministre a assisté à la grande attraction de ce salon, une course de chameaux mettant en lice près de 100 coureurs, laquelle a été suivie par un nombre important de spectateurs venus de tous les coins de la wilaya d’Ouargla et d’autres.

Le ministre a ensuite remis des coupes aux dix premiers de cette course ainsi que des diplômes aux lauréats des concours des meilleurs éleveurs.

Saisissant l’occasion, M. Benaïssa a rappelé aux éleveurs camelins tout l’intérêt qu’accordent les pouvoirs publics à la sauvegarde et à l’essor du cheptel camelin qu’il qualifiera de «véritable patrimoine national qui mérite plus de considération».

Il a en outre mis l’accent sur le bien fondé du salon dédié au dromadaire et à l’élevage camelin. Car pour le ministre, «il permet de réunir les éleveurs afin qu’ils puissent échanger leurs expériences et de se concerter sur les problèmes qu’ils rencontres».

Sur ce dernier point, des éleveurs ont interpellé le ministre pour lui faire savoir que leur cheptel lors de leur déplacement fait face aux impondérables de l’activité pétrolière très présente dans leur wilaya.

«De plus les routiers qui sillonnent notre wilaya ne ménagent aucunement nos bêtes quand elles longent où traversent les routes. C’est pour quoi nous demandons la mise en place de panneaux indiquant la présence de dromadaires pour que les routiers soient plus vigilant», a réclamé un éleveur de la région de Hassi R’mel.

Un autre a demandé au ministre de multiplier les points d’abreuvage «notamment sur les périmètres jouxtant les zones pétrolifères, car dans ces endroits ils se font rares du fait de la proche activité pétrolière et gazière».

Au sujet de la santé du cheptel dans cette wilaya, un éleveur de la région de Hassi Ben Abdellah fera remarquer au ministre que l’assistance vétérinaire accuse des carences «qu’il faudra combler du fait que des maladies reviennent souvent».

Toujours au sujet de la santé du cheptel camelin dans la wilaya de Ouargla, un vétérinaire rencontré en marge du salon nous a révélé qu’actuellement lui et ses collègues ont décelé de nombreux cas de gale sur les troupeaux qu’ils ont pu rapprochés.

«C’est pourquoi nous craignions une contamination à grande échelle de la maladie de la gale», nous a signalé notre interlocuteur.

Il s’est dit par ailleurs inquiet du fait que les troupeaux ne peuvent pas tous être examinés.

«Ils se déplacent sans cesse et sur de grandes distances et du coup il ne nous est pas possible d’intervenir sur place. Et c’est seulement quand les éleveurs se rendent compte que beaucoup de ces chameaux sont affectés et risquent donc de contaminé le reste de leur troupeau qu’ils décident de nos solliciter», nous a informé notre interlocuteur.

Et de se poser cette question: "Que pouvons- nous faire quand la contagion s’est trop propagée sur les membres du chameau?"

Et de répondre: «Seulement d’écarter la bête très affectée pour tenter de diminuer le risque de contamination sur les autres animaux du cheptel».

Il nous dira que «pour l’heure il s’agira de sensibiliser un maximum d’éleveurs sur le besoin de traiter leur cheptel afin de le mettre à l’abri de la magie hautement contagieuse qu’est la gale».

Dans cette perspective «le salon de Ouargla est l’occasion propice pour inciter les éleveurs à vacciner leurs bêtes contre les maladies contagieuses et de disposer de médicaments de première intervention», nous a rappelé notre interlocuteur.

Rappelons enfin que l’association des éleveurs camelins de la wilaya de Ouargla, dont le cheptel est estimé à 400.000 têtes, a émis le vœux que le salon du dromadaire se déroule au moins tous les deux ans pour ne plus connaître d’éclipse comme cela a été le cas entre 1998, année du premier salon, et celui de cette année.

Ziad Abdelhadi





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