L'université Abderrahmane Mira de Béjaïa a organisé, du 17 au 19 septembre, au campus d'Aboudaou, la 11e édition du Salon de l'emploi. Placée sous le thème «L'entreprise et les métiers du développement durable : gestion et valorisation des déchets», cette édition a mis l'accent sur «la gestion et la valorisation des déchets et leur impact sur la durabilité du développement».Afin de mieux cerner et débattre de la thématique, plusieurs acteurs spécialisés dans le domaine ont été au rendez-vous, comme l'Entreprise nationale des déchets, ainsi que des organisations internationales, comme la GIZ, établissement allemand de promotion de la durabilité dans les processus industriels, et l'Onudi, organisation des Nations unies pour le développement industriel. De nombreux établissements et entreprises activant dans le domaine de la valorisation des déchets ont été aussi représentés.
Sur 65 entreprises invitées initialement et évoluant dans le domaine de la gestion des déchets, deux seulement étaient présentes à cette édition, selon un organisateur, qui précise que plus de 45 participants ont pris part à cette manifestation, dont 20 entreprises économiques, des associations et des experts.
Parmi les sociétés spécialisées dans le traitement des déchets, Sopt Divindus, société publique polyvalente de travaux, basée à Constantine, et l'Entreprise nationale de récupération. Cette société ambitionne d'installer une unité à Béjaïa, les discussions sont au stade «embryonnaire» avec les responsables locaux, dans le cadre de son programme national de développement, selon Zeghaida Houssem-eddine, chargé de la communication de cette entreprise.
Ce dernier ajoute que «l'entreprise est sur un projet pilote national, avec un partenariat canadien de valorisation des DMA à faible émission de gaz à effet de serre (GES)». Le but assigné à cette manifestation est d'atteindre «une meilleure adaptation du savoir et des connaissances aux exigences du marché du travail et de répondre aux besoins actuels des entreprises sur les deux plans : formation qualifiée et recherche scientifique dans le cadre de la stratégie du développement durable». Les étudiants sont venus en force pour déposer des CV afin de décrocher un travail ou un stage au niveau des entreprises ayant installé un stand à cette occasion.
Mais les profils liés aux métiers de l'environnement ne sont pas disponibles. Les représentants des entreprises interrogés constatent que «la plupart des demandes d'emploi concernent des postes administratifs, de gestion, dans les ressources humaines et de juristes». A ce propos, les entreprises économiques qui ont participé à cette édition ont déploré, à travers un atelier, «le manque de compétences transversales dans le profil des étudiants universitaires».
Les diplômés d'université «présentent des difficultés pour répondre aux besoins des entreprises économiques», selon les représentants de ces entreprises. Des responsables des ressources humaines (DRH) ont insisté également «sur le développement des compétences transversales chez les étudiants lors de leur formation universitaire afin de faciliter leur insertion professionnelles dans ces entités économiques».
Métiers d'avenir
La formation des métiers liés à l'environnement, au recyclage et à la gestion des déchets fait ses premiers pas en Algérie. Khaled Athmane, étudiant en master 2 à l'Institut de gestion des techniques urbaines de Constantine (IGTU), nous explique que «les métiers du domaine de la gestion des déchets sont des métiers d'avenir. En Algérie, le potentiel existe, mais malheureusement, il n'y a pas beaucoup d'instituts ou d'universités qui proposent des formations dans ce domaine».
A Constantine, la première promotion de master professionnalisant en gestion durable des déchets en milieu urbain va bientôt sortir de l'IGTU, qui collabore avec l'université allemande de Rostock et avec l'appui de l'Agence allemande de coopération internationale (GIZ). Cette formation vise à doter plusieurs organismes de l'Etat en personnel qualifié dans le domaine de la gestion des déchets, comme le ministère de l'Environnement, l'Agence nationale des déchets, les centres d'enfouissement techniques et les collectivités locales.
Aussi, cette formation permettra aux étudiants d'ambitionner de créer des micro-entreprises spécialisées dans la gestion des déchets, une façon de mettre ces compétences à la disposition du secteur socioéconomique. A cet effet, les organismes d'aide à l'emploi des jeunes proposent des crédits pour la création de petites entreprises à même de promouvoir le concept de «l'employabilité».
Au stand de Général Emballage, entreprise algérienne spécialisée dans la fabrication et la transformation du carton ondulé, on met en avant une opération de rachat de carton et de papier. «Une fois broyé et compacté sous forme de palettes, le déchet est envoyé à l'étranger pour sa transformation en papier», nous indique une représentante de cette entreprise.
Comme toutes les entreprises participantes, à savoir Tchin-Lait, Ifri et Cevital, entre autres, Général Emballage a enregistré «le dépôt de beaucoup de CV», selon notre interlocutrice. «Les étudiants sollicitent beaucoup plus des postes administratifs et dans le domaine de la gestion», ajoute-t-elle. Même son de cloche chez la société publique polyvalente de travaux, spécialisée dans la collecte et le transport des ordures, qui a enregistré des demandes «d'emploi, mais les profils présentent essentiellement des compétences dans la gestion, le domaine juridique et technique», précise-t-on.
Lors de cette 11e édition dédiée aux métiers de l'environnement, pas moins de 2729 CV ont été déposés, 546 entretiens d'embauche réalisés et 41 demandes de stage notées. Mais seulement 35 promesses d'embauche ont été enregistrées.
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Posté Le : 22/09/2018
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Nouredine Douici
Source : www.elwatan.com