Salle omnisports du Khroub : Une enquête sérieuse' pour quand '

Photo : A. Lemili
La salle omnisport de la ville du Khroub devait être inaugurée lors d'une visite du président de la République. Or, il y a bien longtemps que le chef de l'Etat ne s'est pas rendu dans la wilaya de Constantine. C'est dire qu'une salle réputée achevée et prête à l'usage et qui n'est toujours pas ouverte donne lieu à toutes les interrogations. Précisons quand même, que la non-inauguration présidentielle avait ses raisons, l'administration locale avait quelque part voulu «fourguer» au président de la République une structure dont le dossier est entouré de suspicions. Selon ce qui s'était dit à l'époque, les services protocolaires de la présidence auraient été informés sur une mesure qui sentait l'entourloupe à plein nez. D'où l'annulation de dernière minute, d'ailleurs au même titre que deux autres haltes. Sur ce projet important pour ce qu'il apporte à la population locale et plus particulièrement à la jeunesse et au sport, les services techniques de la commune se sont régulièrement évertués à redonner un semblant d'allure à une salle qui est déjà dans un état de délabrement avant exploitation. Pourtant après bien des bricolages, liftings multiples, opérations improvisées de colmatages tout azimuts, au début du mois de juillet 2010 le directeur technique allait rassurer son monde de la manière la plus officielle qui soit en faisant l'annonce, sur les ondes de la station de la radio régionale, de la mise en exploitation de la salle à l'occasion de la commémoration de la fête de l'indépendance de la même année. A l'époque son message était enrobé des plus grands engagements et le retard phénoménal (plus de cinq ans) est ainsi argumenté : «Le retard est dû à la décision de ne pas mettre en exploitation une salle qui ne remplit pas les conditions minimales pour les prestations auxquelles elle est destinée. Il n'est pas question pour nous de livrer un projet qui pourrait porter préjudice à nos jeunes sans pour autant leur apporter ce qu'ils en attendent» (sic) Une année plus tard, une autre fête de l'indépendance est arrivée et, au mois d'octobre 2011, la salle est toujours dans le même état, sauf que cette fois-ci les explications divergent selon que la question est posée au DJS, au maire et/ou que soient recueillies les confidences de cadres de la commune. M. Dameche, le DJS qui prend le dossier en marche en raison de sa récente désignation à la direction de wilaya déplore «ce retard. Il est vrai qu'il y a quand même un grand manque à gagner pour toutes les parties. Mais il était impensable pour la DJS d'autoriser l'ouverture d'une salle qui ne remplit pas les conditions exigibles du cahier de charges. Je ne vous citerai pour exemple que le revêtement du sol où doivent évoluer les sportifs. Il est de l'épaisseur d'un papier de cigarette, donc rapidement usable. Il l'est déjà. Par ailleurs il y a un problème d'étanchéité». Les autres arguments, ceux qui ne risquent pas de nous être donnés officiellement sont «'il existe un problème juridique autour de l'implantation de la salle, une bonne partie de la structure rogne sur l'espace d'une autre propriété. Une situation qui ne pourrait trouver de solution que via la justice et nous vous laissons en déduire les conséquences, en ce sens que le préjudice est clairement établi. Sinon il faudrait espérer un règlement à l'amiable avec la tierce personne évoquée». Bien entendu, il se trouve d'autres explications parfois farfelues et nous nous en tiendrons à l'essentiel. Quant au président d'APC, il nous déclarait à la fin du mois de juillet 2010 «'qu'effectivement, la salle est prête et elle peut même accueillir la compétition» (sic) expliquant sa non ouverture par «un environnement hostile qui lui porte ombrage» Effectivement l'environnement est hostile, très hostile même, sauf qu'il faudrait s'interroger quand même sur le fait que depuis près de dix ans il n'ait pas été tenu compte de tout ça. Dix ans pour réaliser une salle omnisports mériterait de figurer dans un livre des records, comme mériterait de figurer dans un grimoire de l'étrange le coût réel de ladite salle. Il n'existe pas de chiffre précis. la réponse toujours à une de nos questions à ce sujet au maire est :«Depuis que nous l'avons pris en charge, nous pouvons vous assurer que son coût est dérisoire : 80 millions de dinars». Vu comme ça, il est difficile de faire admettre au contribuable que 80 millions de dinars (officiellement engagés et visibles en attendant de connaitre ce qui relève encore du secret d'alcôve) serait de l'ordre du dérisoire. Belle démonstration par l'absurde de la conduite des affaires publiques et de l'argent des contribuables. Le maire du Khroub, pour mieux convaincre et joignant le geste à la parole'paraphant des documents, lâche un «Comme vous le voyez, je suis en train de signer le marché avec un autre entrepreneur appelé à achever (le mot est enfin craché) le travail». C'était toujours à la fin du mois de juillet 2010. Et dans tout cela, à quelle date pourrait être livrée la salle ' Réponse du tac au tac du maire «'.au plus tard au mois de novembre», une réponse vite recadrée par un de ses collaborateurs «'Jamais de la vie, ça ira jusqu'à février 2011». Nous sommes hélas en Octobre 2011 et toujours rien.