Algérie

Salle Ibn Zeydoun : Katel, quand l?écriture se fait instrument de musique à part entière



Katel, jeune chanteuse française de rock, a donné un concert jeudi dernier à Riadh El Feth, à Alger. La voix et l?énergie de la musicienne ont séduit la salle. Elle a une voix que l?on n?oublie pas. Une voix qui vous prend aux tripes et vous marque l?âme, aussi puissante dans les rocks qu?elle peut se faire douce dans des ballades intimistes. Katel, chanteuse française, qui commence à se faire un nom dans la scène rock hexagonale, a livré une prestation enthousiasmante jeudi dernier, à la salle Ibn Zeydoun de Riadh El Feth. La jeune femme, qui tourne depuis deux ans, s?est fait remarquer dans les premières parties des spectacles de Yann Tiersen, Nosfell, Dominique A et Miossec, a présenté à Alger des titres de son premier opus Raides à la ville, sorti en 2006. Elle a su insuffler son énergie, son plaisir de jouer à une salle pleine, qui n?a pas cessé de marquer son enthousiasme durant l?heure et demie qu?a duré le concert. Elle arrive sur scène, silhouette androgyne, coupe à la garçon : une frêle brunette derrière sa guitare. Et elle commence à chanter. Une voix forte et claire à la fois qui vous entraîne et ne vous lâche plus, tout le long du concert. Un timbre assez grave, un peu rauque quand elle parle, mais qui sait cependant monter dans les aigus et envahir toute la salle, arrivant sans trop d?efforts à tenir tête au « mur de guitare » de certains titres ou à reprendre haut la main une chanson de Björk, Human behaviour. La chanteuse vibre au rythme de ses textes, chante comme une écorchée vive, comme on combat, comme on respire. Visiblement heureuse d?être là. Musicalement, si plusieurs titres très rock évoquent beaucoup Noir Désir, ses chansons plus intimistes sonnent plutôt folk. Les textes, eux, rappellent plutôt la tradition des grands paroliers de langue française, tels Léo Ferré ou Jacques Brel. Des interprètes qu?elle revendique parmi ses influences tout en citant également Dominique A, Alain Bashung, P. J. Harvey ou Kate Bush. La jeune chanteuse considère d?ailleurs son écriture comme un instrument de musique à part entière. Chaque mot est pesé, distillé avec virtuosité au fil de ses chants qui parlent de désillusion, d?amour guère heureux, d?anciens révolutionnaires reconvertis dans le matérialisme, du temps qui passe et des possibilités disparues. Des textes sombres au pessimisme contrebalancé par son énergie à les vivre. Un moment elle s?arrête, pique la baguette du batteur pour tâter, elle aussi, les percussions avant de reprendre sa guitare. Dans le public, nombreux qui, assis dans leur fauteuil, cadencent de la tête. Une minorité s?aventure à esquisser quelques pas sur un coin de l?estrade. A la dernière chanson, une bonne moitié de la salle, encouragée par la chanteuse, se lève et va la rejoindre sur le devant du plateau. Petit moment de grâce à Riad El Feth.


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