La députée Salima Ghezali, élue sous la casquette du FFS à Alger en 2017, a décidé de démissionner de l'APN, portant ainsi à 13 le nombre de députés ayant quitté la Chambre basse en six mois.Dans sa lettre de démission, rendue publique hier, elle a expliqué que "quand le politique ne peut rien changer, c'est qu'il n'y a pas de politique". La désormais ex-députée a précisé que "tout l'édifice institutionnel avec son gouvernement, sa représentation politique et son système partisan, son administration et ses médias se sont révélés réfractaires au changement".
Aussi, "la situation actuelle du pays, partagée entre partisans et adversaires du scrutin présidentiel, ne fait que jeter, dans les tribunaux et dans la rue, un conflit généré par et autour du pouvoir, que ce dernier refuse de régler au sein de ses arcanes, préférant, comme à son habitude, en faire supporter le poids et les retombées désastreuses sur l'Etat et le peuple, tout en gardant le monopole de la décision", a-t-elle ajouté.
Et ce, avant de poursuivre, en affirmant : "Cela est une forfaiture qui s'ajoute aux précédentes. D'autant plus impardonnable que le peuple est sorti, uni, pacifique et organisé en tirant les leçons politiques du passé. Tout au contraire du régime dont la culture arrogante et irresponsable continue d'inspirer les conduites du pouvoir." Et d'ajouter : "Quand le politique ne peut rien changer, c'est qu'il n'y a pas de politique."
La députée et journaliste-écrivain a également fait ce constat : "Après un premier geste d'accompagnement du peuple par la démission forcée du président et un engagement à bannir la violence, le commandement de l'ANP s'est vite révélé atteint des mêmes limites que la classe politique : absence de vision stratégique alternative pour le pays réel. Doublé d'une gestion aléatoire des mêmes pulsions suicidaires qui ont conduit à l'effondrement des Etats dans notre environnement le plus proche."
La démission de Salima Ghezali, qui a été exclue du FFS pour avoir écrit, le 13 août 2018, une tribune sous le titre "Réponse au général de corps d'armée Ahmed Gaïd Salah", où elle défendait le principe de la "primauté du politique sur le militaire", n'est pas une première à l'APN, qui a enregistré 13 démissions de députés en six mois.
Cela fait suite notamment au retrait d'Ali Laskri, le 17 mars, et des députés du groupe parlementaire du Parti des travailleurs, le 27 mars. Une situation qui n'est pas sans révéler la crise profonde qui ronge le Parlement, lequel est voué, depuis belle lurette, à voler au ras des pâquerettes, en sus d'être l'éternelle Chambre de résonance pour l'exécutif.
A. R.
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Posté Le : 24/09/2019
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Amar RAFA
Source : www.liberte-algerie.com