Algérie

Saleh bombarde à l'artillerie lourde



Selon des témoins, les forces fidèles au président Ali Abdallah Saleh ont commencé avant l'aube à  tirer sur les quartiers entourant la place de la Liberté, épicentre de la contestation à  Taëz (sud-est), pour dissuader les habitants de se rendre à  une manifestation anti-régime qui y était prévue. Les tirs ont repris dans la matinée contre la place où campent depuis des mois des contestataires et le bombardement s'est intensifié vers midi, au moment où des milliers de personnes y convergeaient pour la grande prière du vendredi, ont précisé ces témoins.
Un vendredi «13» à  Taez
Des habitants, qui participaient aux manifestations, ont assuré que c'était la première fois que l'armée tirait pendant la prière. Selon des sources médicales, les forces loyales au président Saleh ont même visé les étages supérieurs d'un hôpital de la ville. Au total, 15 civils ont été tués, dont 3 enfants et 3 femmes, et 40 autres ont été blessés, dont 12 femmes, a précisé une source médicale.
L'opposition, qui avait appelé à  manifester comme chaque vendredi contre le régime, avait placé cette journée sous le slogan «Non à  l'immunité pour les meurtriers». Selon des témoins, un obus est tombé à  l'entrée de la place de la Liberté, faisant des victimes, dont des femmes.
Mais les contestataires ont continué à Â avancer et les tirs se sont poursuivis, faisant aussi des morts et des blessés sur la place même. Parallèlement aux bombardements, les forces du régime ont également tenté de prendre d'assaut la ville du côté ouest, mais elles en ont été empêchées par des membres de tribus hostiles au président, selon des habitants. A Sanaa, des dizaines de milliers de personnes se sont rassemblées comme chaque vendredi sur la place du Changement pour réclamer le départ du président Saleh et crier leur refus de tout immunité. Un rassemblement similaire a aussi eu lieu à  Ibb, au sud-ouest de la capitale. Mais dans le même temps, des dizaines de milliers de partisans de M. Saleh ont manifesté sur une autre place de Sanaa pour lui apporter leur soutien. L'escalade de la violence à  Taëz a coïncidé avec la nouvelle mission de l'émissaire de l'ONU Jamal Benomar, qui tente une nouvelle fois d'amener le pouvoir et l'opposition à  conclure un accord sur une transition politique.
Cadeau de bienvenue à  l'émissaire de l'ONU
M. Benomar, dont la dernière mission en octobre s'était soldée par un échec, a émis l'espoir que cette mission «soit l'occasion de régler les questions encore en suspens» au sujet de l'application d'un plan de sortie de crise proposé par les monarchies du Golfe, qui prévoit la démission de M. Saleh en échange d'une immunité pour lui-même et ses proches. Mais M. Saleh, au pouvoir depuis 33 ans et accusé par ses adversaires de corruption et de népotisme, a jusqu'à présent refusé de signer le plan, accentuant le risque d'une guerre civile dans le pays où la répression et les combats entre pro et anti-Saleh ont fait des centaines de morts et des milliers de blessés depuis janvier.
Selon des responsables du parti au pouvoir, le Congrès populaire général, le régime et l'opposition parlementaire, qui a paraphé le plan du Golfe, sont proches d'un accord sur un calendrier d'application.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)