Algérie

Sale temps pour les commerçants



Le caractère persistant de l'épidémie de Covid-19 impacte, à mesure que les mois défilent, le maintien de l'activité commerciale. Les représentants des associations des commerçants dépeignent une situation insoutenable pour une grande partie des commerçants qui, aujourd'hui, peinent à rentabiliser leurs activités. Ces incidences se traduisent, deux ans plus tard, par la fermeture en chaîne de nombreux commerces qui ne sont plus en mesure d'assumer certaines charges. Pour le reste, ils se maintiennent tant bien que mal en attendant des jours meilleurs.Massiva Zehraoui- Alger (Le Soir) - Autant dire que les commerçants envisagent les semaines à venir avec appréhension. Le poids des effets cumulés par l'épidémie de Covid-19 se ressent chaque jour davantage sur les professionnels du secteur. Le fardeau est plus lourd à porter pour les petits commerces dont la marge bénéficiaire est moins importante. Meurtris, ceux-là baissent l'un après l'autre le rideau, car ce contexte désavantageux ne leur permet plus de rentabiliser leurs activités. Pour donner une idée sur l'ampleur de ces préjudices, le président de l'Association nationale des commerçants et artisans algériens (ANCA) Hadj Tahar Boulenouar a indiqué que depuis janvier 2020, «près de 100 000 commerçants ont fermé leurs locaux». Un indicateur qui en dit long, selon lui, sur la situation ô combien complexe que nous traversons depuis de longs mois. Selon lui, les facteurs ayant induit ces circonstances sont nombreux. La Covid-19 a généré, dit-il, «la baisse du pouvoir d'achat, l'accès difficile à certains matériaux, ou encore la réduction significative des importations». Des éléments qui n'ont pas été sans conséquence sur le maintien de l'activité des commerçants. Certains n'ont d'ailleurs pas pu tenir le choc. Hadj Tahar Boulenouar préconise, à ce stade, un plan pour aider ce secteur à redémarrer, et ce, avec l'appui des parties impliquées. Rejoignant cette idée, le président de l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA) Hazab Benchohra considère, lui aussi, que des mesures concrètes devront être engagées pour sauver les commerçants en détresse en particulier, et le secteur en général. «Il faudra déjà commencer par indemniser les commerçants qui ne peuvent plus assurer la continuité de leurs activités», insiste-t-il. Mais à côté, il serait tout autant judicieux, selon lui, de réfléchir à élaborer une politique plus étudiée «en matière de gestion du secteur du commerce même en temps de crise». Car oui, la propagation du Covid-19 a porté préjudice à beaucoup de commerçants et artisans, mais «il faut apprendre à composer avec ce genre d'imprévus», soutient-il. Hazab Benchohra estime que la santé publique prime sur le reste, et que les restrictions ont malheureusement touché les commerçants du monde, et «beaucoup n'ont malheureusement pas survécu». Maintenant, il est nécessaire de trouver des solutions sur le long terme pour rattraper les préjudices de l'épidémie.
«Le secteur était déjà caractérisé par des défaillances de taille, le manque de régulation a engendré une grande anarchie dans le secteur. L'épidémie a ouvert la brèche à des pratiques douteuses qui, à mon sens, ont accentué la crise», tient-il à souligner. Par ailleurs, le SG de l'UGCAA dit s'inquiéter de la situation du secteur en ce moment, mais reste tout de même «optimiste» pour la suite. Il notera «la volonté politique des autorités dans ce sens». Il assure que du côté des associations des commerçants et artisans, des discussions seront entamées avec les responsables de la tutelle pour trouver des alternatives qui permettraient aux commerçants en crise de sortir de cette spirale infernale, ou du moins, compenser leurs pertes.
M. Z.


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