Algérie

Sale temps pour les activistes de Rachad



Les mandats d'arrêt lancés par l'Algérie trouvent écho. Abou Dhabi et Madrid ont déjà accédé à des demandes algériennes d'extradition au moment où d'autres opérations similaires se préparent ailleurs.Abla Chérif - Alger (Le Soir) - Un sale temps court aussi et particulièrement pour les militants d'organisations classées terroristes par l'Algérie. L'opinion suit d'ailleurs avec un grand intérêt ce qui se déroule à la fois en Espagne et à Londres où des symboles du mouvement Rachad font face aux lois implacables de ces pays. L'affaire a commencé il y a une semaine au Pays basque, cette région où un ex-sous officier de la Gendarmerie nationale s'était réfugié en 2018. Mohamed Abdallah a le statut de déserteur, il revendique ouvertement ses liens avec Larbi Zitout, responsable de Rachad, et affirme, dans certaines de ses vidéos, être très attiré, très sensible au discours des chefs de tous ces groupes très actifs sur les réseaux sociaux. Ce déserteur s'est aligné sur le discours déstabilisateur, prône ouvertement le discours de Rachad et ne nie pas avoir fourni à cette organisation des informations sensibles et classées secrètes. Après trois années de séjour sur le sol espagnol, Mohamed Abdallah a fini par être rattrapé par le mandat d'arrêt international lancé le 21 mars dernier par le tribunal de Bir-Mourad-Raïs. Assisté par deux avocats, il a tout tenté pour échapper à la mise en place du processus d'extradition mais il a fini par être arrêté, transféré à Barcelone et conduit vers un centre de détention pour immigrés en situation irrégulière dans l'attente de son extradition avalisée par la justice espagnole.
Ce vendredi 20 août, le ministère de l'Intérieur espagnol a signé, en fin de journée, un décret ordonnant l'expulsion du mis en cause. Son extradition est imminente, a fait savoir son avocate au responsable de Rachad, désemparé par la tournure prise par les événements et vraisemblablement eux-mêmes en proie à de sérieux ennuis avec les autorités britanniques. Zitout a reçu la visite de policiers alors qu'il se trouvait en plein live qu'il reprenait moins d'une heure après l'interruption pour affirmer avec aplomb que ces agents s'étaient déplacés pour l'informer qu'il encourt un danger imminent. Il affirme également avoir refusé de les suivre mais qu'ils seraient certainement de retour le lendemain. Hier, une vidéo le montrait encerclé par trois policiers alors qu'il tentait de manifester dans la rue contre l'extradition de son agent, Mohamed Abdallah. Larbi Zitout ne bénéficie visiblement plus de la liberté de mouvement dont il jouissait jusque-là.
Il faut savoir que son nom figure parmi le groupe de personnes contre lesquelles un mandat d'arrêt international a été lancé le 21 mars dernier. Les mis en cause ne sont autres que Aboud Hichem, Boukhors Amir et Mohamed Abdallah, tous poursuivis pour appartenance «à une organisation terroriste visant à nuire à la sécurité de l'Etat et à porter atteinte à l'unité nationale, financement d'un groupe terroriste et blanchiment d'argent».
Il faudra certainement attendre encore pour connaître la suite de ces mystérieux allers et retours de la police britannique au domicile du responsable de Rachad, qui trouve, visiblement, grand-peine à soutenir concrètement son agent et limite sa solidarité à des appels au soutien à Mohamed Abdallah. La question qui se posait hier était de savoir si la «mobilisation» qui s'est mise en place pour l'annulation de l'extradition de l'ex-sous-officier de la Gendarmerie nationale pouvait porter ses fruits ' Des sources qui suivent de très près l'évolution du dossier insistent sur «l'indépendance de la justice espagnole et des magistrats qui ont pris cette décision (...) même si la tutelle a été saisie, elle ne peut pas interférer dans la décision des juges, l'Espagne est un pays souverain qui agit en fonction de ses intérêts».
Pour rappel, le 28 juin dernier, Brahim Laâlami, activiste proche de Rachad, a été extradé d'Espagne et remis aux autorités algériennes.
A. C.


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