Sale temps pour l'Islam en France France-actu : les autres articles

74% des Français estiment que la religion musulmane ne s'accommode pas avec les valeurs de la laïcité et de la République française. C'est le résultat d'un sondage qui montre aussi que 10% des sondés pensent que tous les musulmans sont «extrémistes».
Paris
de notre correspondant

L'Islam est-il soluble dans la démocratie ' Eh bien non, si l'on se réfère au sondage réalisé par l'institut de sondage IPSOS pour Le Monde, vendredi dernier. L'étude a montré que 74% des Français interrogés ont estimé que la religion musulmane ne s'accommode guère avec les valeurs de la démocratie et de la laïcité.
La même étude a révélé que 8 Français sur 10 pensent que les musulmans font tout pour imposer la charia et leur mode de vie aux autres. Le sondage a fait ressortir également que 10% des interrogés croient que tous les musulmans de France, sans exception, ont des comportements extrémistes, tandis que 44% d'entre eux jugent que seule une partie des musulmans est extrémiste. Et à la
question : «Pensez-vous que l'Islam est une religion de tolérance et de paix '», 21% des sondés ont répondu par la négative, contre 39% qui ont estimé le contraire. Bien entendu, les proportions varient en fonction des appartenances politiques.
Ainsi, le sondage a montré que les sympathisants de gauche demeurent les moins critiques vis-à-vis de l'Islam et de l'immigration, contrairement aux sympathisants de droite. Par ailleurs, le rejet de l'Islam et des étrangers est plus important et plus radical chez les militants du Front national. Concernant les raisons qui ont conduit à la dégradation incessante de l'image de l'Islam en France, les résultats de l'enquête n'ont pas beaucoup varié par rapport aux années précédentes.
Les musulmans doivent être plus critiques vis-à-vis de leur religion
Parmi ces raisons, la présence massive des musulmans en France et leur concentration dans certaines villes et quartiers, leurs revendications, sans limites, comme par exemple imposer une nourriture «halal» dans les écoles publiques, refuser qu'un médecin homme ausculte une femme malade musulmane ou encore avoir des piscines dédiées aux femmes et les autres pour les hommes, sans oublier le port du voile à l'intérieur des institutions publiques. En somme, toutes ces revendications sont de nature à porter attente au système laïc français, ont estimé les réponses données par les sondés.
Par ailleurs, le même sondage a confirmé que 72% des Français refusent que des repas «ethniques» soient servis dans les écoles publiques. Le même sondage n'a pas manqué de révéler aussi que l'Islam ainsi que les questions religieuses n'ont pas cessé d'être utilisés par les partis politiques français, toutes tendances confondues, pour des objectifs politiciens et électoralistes.
Commentant les résultats, Abdennour Bidard, philosophe et spécialiste de l'Islam, a estimé que ce sondage est une forme d'avertissement aux musulmans de France et aux autorités religieuses musulmanes.
Ces dernières, selon le philosophe, doivent mette fin à leur unique discours qui consiste à dire qu'il y a un Islam extrémiste en France, mais que la majorité des musulmans sont ouverts et tolérants. Un discours jugé de plus en plus dépassé et archaïque. «Il faut que les autorités musulmanes aient un regard critique sur l'Islam, c'est la seule manière de positiver son image et de calmer les peurs des autres», a estimé Sadek Mhanna, un étudiant chercheur en religions.