Algérie

Sale semaine pour l'économie mondiale



Sale semaine pour l'économie mondiale
En deçà de 30 dollars le baril, certains pays puiseront dans leurs fonds souverains. Seule l'Arabie saoudite peut tenir le coup. D'autres sont au bord du gouffre.Nouvelle tempête sur l'économie mondiale. L'avertissement du FMI sur les risques de déraillement de la croissance mondiale, ainsi que celui de l'Agence internationale de l'énergie sur la surabondance persistante du pétrole en 2016 ont plombé les cours du brut, au plus bas depuis 13 ans. Le baril de Brent s'est installé sous les 28 dollars menaçant la santé financière de nombreux pays.Le Fonds monétaire international a ainsi réduit ses prévisions pour la croissance mondiale afin de prendre en compte un ralentissement plus important qu'anticipé dans les pays émergents. Le PIB mondial devrait progresser de 3,4% en 2016 et de 3,6% en 2017, soit 0,2 point de moins que ses précédentes estimations qui dataient d'octobre. La croissance dans les pays en développement est attendue à 4% cette année, son niveau le plus faible depuis la crise financière de 2008-2009, à 4,3% en 2016 et à 4,7% en 2017. Le FMI a abaissé ses estimations de 0,2 point.Les économies développées devraient, elles, connaître une hausse du PIB de 2,1% en 2016 et 2017, prévision réduite de 0,1 point. Elles devraient croître de 1,9% en 2015. D'un autre côté», il y a la chute des cours du pétrole qui a des effets pervers. La plupart des pays la craignent d'un point de vue macroéconomique, car elle peut accélérer la déflation, cauchemar de plusieurs économies européennes, dont la France.Certains pays sont aussi frappés très directement. C'est le cas des plus fragiles des exportateurs, très dépendants du niveau des cours. Le Venezuela est dans ce cas, tout comme le Nigeria qui vient de demander - en vain - une réunion extraordinaire de l'Opep pour que le cartel réduise sa production et fasse remonter les prix. La Russie est également menacée.L'Algérie est aussi affectée par la chute des cours, ce qui risque d'ébranler le pays. «Cette déstabilisation est à la fois une menace économique et géopolitique, notamment dans un contexte méditerranéen déjà très compliqué», explique pour la revue Le Point, Patrice Geoffron, directeur du laboratoire d'économie de Dauphine (Paris).Au sein même de pays plus solides, la division des prix par quatre depuis 2014 frappe directement le secteur parapétrolier et on évalue à 250.000, le nombre de postes perdus par les entreprises de services, dont plus de 55.000 pour les seules sociétés texanes.Exemples parmi d'autres de la saignée en cours dans ce secteur, Halliburton a prévu l'an dernier la suppression de 5000 à 6000 postes et Schlumberger de plus de 10.000. Les pétroliers eux-mêmes sont dans la tourmente.Début 2015, Patrick Pouyanné, patron de Total, a annoncé une «baisse des effectifs de l'ordre de 2000 personnes d'ici à la fin de l'année».De plus, l'effondrement des cours réduit les investissements dans les pays producteurs: infrastructures, BTP, hôtellerie; tout un écosystème pétrolier et parapétrolier qui participe de la bonne santé économique d'un pays.Patrice Geoffron ajoute que les pays exportateurs eux-mêmes ne sont guère incités à entreprendre la transition énergétique: la chute des prix limite les rentrées de cash, donc leur capacité à financer les investissements de la transition (meilleure isolation, nouvelles sources d'énergie, etc.).Quelques lueurs d'espoir, malgré tout: la production pétrolière américaine a commencé à baisser en 2015, ce qui devrait favoriser une remontée des prix; de son côté, l'Agence internationale de l'énergie prévoit pour 2016 une baisse du nombre de barils mis sur le marché par les pays non-membres de l'Opep.




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