Algérie

Sale ère pour les salariés



Des militants politiques, des syndicalistes et autres acteurs de la société civile se sont déplacés à Seddouk pour exprimer leur solidarité avec les travailleurs protestataires, sans salaire depuis 17 mois, et dénoncer "l'immobilisme" des autorités compétentes.Les travailleurs de la briqueterie d'Akhenak (commune de Seddouk) ont organisé avant-hier un rassemblement devant le siège de la mairie de Seddouk pour réclamer à nouveau le versement de leurs 17 mois d'arriérés de salaires et de leurs primes. "17 mois sans salaire !" et "Salaire : droit légitime et constitutionnel", lit-on sur deux imposantes banderoles arborées par les manifestants qui lancent un appel de détresse aux pouvoirs publics en vue d'intervenir et mettre fin à leur calvaire.
À l'initiative de la section syndicale de leur unité de production, affiliée à l'UGTA, les travailleurs protestataires sont revenus à la charge en observant, samedi dernier, un énième rassemblement pour exiger leur dû et tirer la sonnette d'alarme quant à la dégradation de leur situation socioprofessionnelle. Outre le non-paiement de leurs salaires depuis 17 mois, les 114 pères de famille de la briqueterie de Seddouk se sont retrouvés en chômage technique, après l'arrêt de la chaîne de production de leur usine, en raison du manque de preneurs de leurs matériaux, notamment en cette période de crise sanitaire, accentuée par une concurrence ardue dans ce secteur d'activité dominé par le privé.
Selon le président de la section syndicale de l'entreprise, Rafik Oufella, les 114 familles qui vivent des salaires des travailleurs de cette usine basculent dans la précarité et peinent à se nourrir. "Nous sommes dans une situation déplorable. Nous n'avons pas de quoi nourrir nos familles, alors que nos maints cris de détresse sont restés vains. Il y a manifestement une volonté de casser notre outil de travail", a-t-il déploré, avant d'expliquer : "Notre usine est à l'arrêt après que les services de Sonelgaz ont procédé à la coupure de l'énergie électrique. Notre dette envers cette société nationale s'élève à 16 millions de dinars."
Dans une déclaration rendue publique la veille de cette action de protestation, les membres de ladite section syndicale, qui font état de poursuites judiciaires engagées à leur encontre par leur organisme employeur, ont interpellé solennellement leur tutelle syndicale, à savoir l'union territoriale UGTA de la daïra d'Akbou, qui semble tourner le dos aux revendications de ces travailleurs en détresse. À noter que des militants politiques, des syndicalistes et autres acteurs de la société civile se sont déplacés à Seddouk pour exprimer leur solidarité avec les travailleurs protestataires et dénoncer "l'immobilisme" des autorités compétentes.
Ainsi, le coordinateur de wilaya du Parti des travailleurs (PT), Rachid Bedjaoui, et le porte-parole du comité de solidarité aux travailleurs de la wilaya de Béjaïa (CSTWB), Karim Boudjaoui, ont plaidé, lors de leurs interventions devant la foule, en faveur d'un plan de relance des entreprises publiques à l'échelle nationale, notamment celles relevant du secteur du BTPH, pourvoyeur d'emplois et créateur de richesses. "Nous demeurons solidaires avec tous les travailleurs en lutte pour la préservation de leur outil de travail", ont-ils assuré.

KAMAL OUHNIA


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