Algérie

Salat el istisqa, El-Oued mon amour, les touristes mon 'il !



Finalement, il y a une vie sans le foot et vous ne pouvez pas imaginer à quel point ça fait du bien de s'en rendre compte. De passion, de magie ou de bonheur, une overdose est une overdose, il faut donc savoir arrêter avant la syncope. Bien sûr qu'il y a des... choses ! Pas forcément plus importantes que ce que vous savez mais importantes quand même. Pour inaugurer l'ère d'après « ce que vous savez » donc, ce ne sont pas les sujets qui manquent. Juste pour commencer, on pourrait, par exemple, admirer le ministre du culte. Eh oui, le Monsieur s'est résolument installé dans l'innovation. On sait qu'il y a un soleil un peu inquiétant pour la saison, on sait aussi que, dans de telles circonstances, les autorités religieuses organisent systématiquement une salat el istisqa (prière de la pluie). Mais c'est la première fois que le ministre de la foi s'est cru obligé de... justifier l'initiative. C'est donc « à la demande » des communautés locales composées des autorités religieuses régionales, des organisations d'agriculteurs, des regroupements d'éleveurs et - logiquement - des gestionnaires des barrages que le ministre des Affaires religieuses a appelé à cette prière. Innovation pour innovation, cette prière a une autre particularité : une fois n'est pas coutume, le résultat n'a pas été... instantané et c'est normal : la générosité du ciel n'arrose ceux qui la sollicitent que quand ils prennent la précaution ? comme on faisait avant ? de la faire coïncider avec des préventions météorologiques particulièrement prometteuses. Les prévisions sont de plus en plus sûres et précises et on n'est désormais plus obligé de s'en tenir aux services locaux en la matière. Alors on imagine le bonheur des prieurs et de ceux qui appellent à la prière : assurance tous risques et partenariat gagnant-gagnant. Au sud de notre vaste et beau pays, il y a aussi du soleil. On ne sait pas si parmi les demandeurs de la prière figurent les agriculteurs d'El-Oued. On sait, par contre, vu les caractéristiques de la région, qu'ils ne devaient pas trop compter sur la pluviométrie pour réussir les formidables performances agricoles que l'on sait, dont la production de la pomme de terre. C'est grâce aux terres du Souf, en grande partie, que le pays est dans l'autosuffisance. Il se dit même que la dernière tension - spéculative - sur le tubercule n'a été atténuée que grâce aux... sables de la région. Et des hommes qui s'y sont investis, bien évidemment, la patate ne poussant pas toute seule. Soleil pour soleil, Sahara pour Sahara, allons voir à l'autre bout de nos étendues désertiques. Ici également il y a du soleil comme il y a de l'eau au large de la Méditerranée. Mais ici, on ne s'en plaint pas, surtout pas en ce moment. Normalement, c'est la période où il devrait y avoir des touristes. Dans la vraie vie, et on l'a encore vu à la télé dans la foulée de ce que vous savez, c'est le moment où on veut... nous convaincre qu'il y a des touristes, alors qu'il n'y a pas de touristes !S. L.


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