Algérie

Salam Fayyad s'accroche au pouvoir Les pressions occidentales retardent son limogeage


Salam Fayyad s'accroche au pouvoir Les pressions occidentales retardent son limogeage
Contrairement aux articles publiés par de nombreux titres de la presse internationale, le Premier ministre palestinien, Salam Fayyad, est toujours à son poste.
Ghaza.
De notre correspond

Aucune information officielle, émanant de la Présidence ou du gouvernement, n'évoque par ailleurs la présentation par M. Fayyad de sa démission au président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas. Même la réunion, qui devait rassembler les deux responsables jeudi en début de soirée, au cours de laquelle le Premier ministre palestinien devait justement remettre sa démission à Mahmoud Abbas, a été reportée à une date ultérieure. Même le quotidien palestinien Al Ayam a évoqué une «surprise» de Fayyad. Le journal a ainsi distillé lui aussi des informations ayant fait état de la démission imminente du responsable en raison de nombreux différends avec le président Abbas qui l'avait désigné en qualité de Premier ministre durant l'été 2007, au lendemain du putsch mené par le mouvement Hamas dans la bande de Ghaza, dont il garde d'ailleurs toujours le contrôle.
Faut-il alors croire que tout ce qui a été dit autour du cas Fayyad était infondé et qu'il ne s'agissait que de rumeurs visant à déstabiliser la direction de l'Autorité palestinienne ' Par la même occasion, ne cherche-t-on pas aussi à porter atteinte à l'image de marque du président Abbas en le présentant comme quelqu'un d'autoritaire qui veut se débarrasser de celui qui a combattu la corruption au sein de l'Autorité palestinienne. En effet, les Etats-Unis et l'Union européenne, les principaux pourvoyeurs de fonds de l'Autorité palestinienne, ne tarissent pas d'éloges, lorsqu'ils évoquent cet ancien haut fonctionnaire du Fonds monétaire international (FMI), diplômé des universités américaines. Selon eux, Salem Fayyad est celui qui aurait réussi le pari difficile d'assainir les finances de l'Autorité palestinienne qui était prise à la gorge par une corruption généralisée. Ils estiment aussi que c'est le Premier ministre palestinien qui a également mis en place les institutions et les organismes sur lesquels se fondera tout prochain Etat palestinien indépendant. La preuve, lors de sa visite récente au Proche-Orient, le président américain, Barack Obama, a cité Fayyad au même titre que Abbas comme «un véritable partenaire» dans le processus de paix qu'il espère voir redémarrer.
Le Fatah veut la peau du Premier ministre
En fait, en agissant de la sorte, le président américain a fait de cet homme ' qui n'appartient à aucun courant politique palestinien ' un possible successeur du président Abbas.
Dans l'intention claire de faire pression sur le président Abbas, un représentant du département américain a déclaré jeudi à Londres que Fayyad allait rester à son poste. Comme il est aisé de le constater, le limogeage pur et simple de Fayyad, très populaire au début de son mandat pour avoir réussi à sortir l'Autorité palestinienne de l'embargo financier international face auquel elle se trouvait en 2006 après la victoire de Hamas aux législatives, n'est plus une chose évidente. Les responsables du Fatah, qui ne cachent pas leur aversion pour cet homme qui devient de plus en plus encombrant pour eux, auront en tout cas du mal à s'en débarrasser.
Et pourtant, le départ de Salem Fayyad reste le souhait du mouvement Fatah et d'une grande majorité de la rue palestinienne. Présenté comme quelqu'un de très proche de l'Administration américaine, il est soupçonné de vouloir imposer son diktat sur le mouvement par le biais des finances dont il a le contrôle exclusif.
Et cela, les dirigeants du Fatah n'en veulent pas. Surtout qu'il n'est pas des leurs. Aussi, tous les moyens semblent être bons pour eux pour faire partir cet «intrus». Le conseil révolutionnaire du Fatah a ainsi commencé par exiger lors de sa dernière session son départ pur et simple. La raison ' On reproche à sa politique financière d'être trop «confuse» et «pleine d'improvisations».
Et logiquement donc, la direction du Fatah lui a fait porter la responsabilité de la crise financière qui frappe l'Autorité palestinienne depuis plusieurs mois. Sous l'impulsion de syndicats proches du mouvement Fatah, des manifestations ont été également organisées dans plusieurs villes de Cisjordanie pour protester contre la politique d'austérité annoncée par le gouvernement. Malgré toutes ces pressions, Salem Faayad reste imperturbable.
Le président Abbas ne paraît pas être pressé aussi de limoger son Premier ministre. De retour du Qatar, Mahmoud Abbas ne veut visiblement pas contrarier l'Administration américaine qui lui a affirmé vouloir tenter quelque chose pour relancer le processus de paix. Tout cela n'empêche pas toutefois Salem Fayyad d'être en sursis.
Avec l'annonce mardi dernier par la commission centrale des élections de la fin de ses travaux et qu'elle est fin prête à organiser des élections dans les Territoires palestiniens occupés, le départ de Fayyad semble inéluctable puisque c'est le président Abbas lui même qui aura présidé le nouveau gouvernement de transition chargé justement de l'organisation du scrutin. Cette aubaine représente une porte de sortie honorable autant au président Abbas qu'au Premier ministre Fayyad' et à ceux qui le soutiennent en Occident. Mais pour que cela soit possible, il faudrait aussi que le mouvement Hamas accepte de jouer le jeu.
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