Près de 300 universitaires ont quitté le pays en 2007
Le statut de l?enseignant-chercheur et celui des enseignants hospitalo-universitaires ont été finalisés et adoptés jeudi dernier. Ce document qualifié d?important et de très satisfaisant par le corps universitaire représente le fruit d?une réflexion qui a duré plus de trois ans. L?aventure pour sa mise en place a commencé en 2005 lorsque le conseil national a pris la décision de procéder à l?élaboration d?un avant-projet du statut particulier de l?enseignant-chercheur à travers l?installation d?une commission nationale, chargée d?élaborer une mouture de statut particulier de l?enseignant-chercheur. Lors de la réunion de jeudi dernier, les représentants CNES, SNASSM, SNPDM et l?ANPMC, initiateurs des propositions pour un statut digne d?un enseignant, ont dénoncé la présence « des représentants du CNES-UGTA », une section nouvellement installée. « Ce sont des arrivistes de la dernière heure ayant pour but d?accaparer le travail des autres. Nous considérons que ces agissements de dernière minute n?honorent en rien le syndicat qu?ils prétendent représenter, ni l?éthique universitaire, ni l?éthique syndicale. » M. Rahmani, coordonnateur national du CNES, a tenu à rappeler à l?égard « des concepteurs de ces méthodes » que ces pratiques syndicales d?un temps révolu font partie du passé et ne sont plus d?actualité dans le monde du travail, en particulier celui de l?enseignement supérieur et de l?élite universitaire de ce pays. Abordant la question du régime indemnitaire, le CNES a déjà affiché la couleur en adoptant le principe d?aller vers une grève de trois jours durant ce mois-ci si les négociations en la matière n?aboutissent pas. « Si nos revendications portant sur la grille des salaires ne sont pas satisfaites, nous passerons à l?action. Nous allons maintenir la pression jusqu?à la prise en charge sérieuse de nos problèmes », a souligné M. Rahmani, qui a insisté sur le fait que les propositions contenues dans la nouvelle grille des salaires restent insignifiantes pour un enseignant qui a passé plus de 40 ans à l?université. Nul n?ignore qu?un salaire reflète la place du cadre dans la société. A ce propos, les profs se disent déçus de constater qu?il y a des milieux qui veulent entretenir l?amalgame à ce sujet en annonçant des augmentations faramineuses accordées aux enseignants-chercheurs, alors que ce n?est pas le cas. « Près de 300 enseignants, toutes catégories confondues, ont quitté l?Algérie cette année dans l?espoir de dénicher un salaire décent. Les gens doivent savoir que cette élite qui quitte son poste pour en occuper un autre dans un pays étranger le fait à contre c?ur. Mais celle-ci le fait parce qu?elle touche un salaire qui n?est pas digne de son statut », regrette M. Rahmani en indiquant que les universités algériennes se vident aussi du fait que les enseignants changent carrément de secteur d?activité. « Des dizaines d?enseignants ont abandonné leurs recherches et ont quitté l?université pour travailler dans les secteurs industriels ou les banques. Cette saignée porte énormément atteinte à nos structures de recherche », a indiqué notre interlocuteur.
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Posté Le : 03/02/2008
Posté par : sofiane
Ecrit par : Nabila Amir
Source : www.elwatan.com