Salaires et autres

Malaise chez les blouses blanches ' Cela en a tout l'air quand le Dr Lyes Merabet, président du SNPSP, très ouvert au dialogue et à la concertation plutôt que de chercher le bras de fer pour satisfaire les revendications socioprofessionnelles, lance un véritable SOS pour arrêter la saignée des médecins qui quittent le pays par vagues impressionnantes et réclame d'y remédier. Ils sont plus de 20.000 médecins à avoir choisi l'auto-exil, selon le Docteur Lyes Merabet. Dans une déclaration au site TSA, il a estimé que les salaires bas sont à l'origine des départs massifs de nos médecins vers l'étranger, la France en particulier, en raison de plusieurs facteurs, dont la mise en ?uvre par le gouvernement français d'une politique de charme pour attirer les professionnels de santé des pays du Sud. Le mal diagnostiqué par le président du SNPSP est très vite suivi par la proposition d'un remède, en l'occurrence l'augmentation des salaires des médecins pour tenter de les retenir dans le pays. Un médecin doit toucher presque le double du salaire actuel, qui est de 75.000 dinars. Le syndicaliste a parlé d'un salaire minimum pour les médecins de pas moins de 140.000 dinars. Est-ce une revendication enveloppée dans une recommandation ' Du moment que la hausse des salaires des médecins n'est pas une bonne chose uniquement pour les concernés mais également pour tout le pays, qui va les garder sur son sol, cela change du tout au tout la formulation de cette revendication. Mais on se demande si l'augmentation des salaires à elle seule pourrait arrêter la saignée ' Le Dr Lyes Merabet lui-même avoue que parmi ceux qui choisissent de partir vivre sous d'autres cieux, on trouve des médecins libéraux, pourtant à l'aise sur le plan financier. Les médecins se sentent-ils mal dans leur peau en Algérie ' En parallèle à des salaires respectables, ils cherchent également un statut social respectable, qu'ils ne trouvent pas, selon le président du SNPSP. C'est un problème d'échelle des valeurs sociales totalement bousculées ces vingt ou dernières années, où la ‘beznessa' et ‘l'argent facile' ont dominé la matière grise d'une manière générale. Mais le Dr Lyes Merabet n'a pu cacher entièrement son tempérament de syndicaliste quand il dénonce la lenteur dans l'application des réformes du secteur de la Santé, notamment le non-respect des échéances de l'application de la nouvelle grille des salaires et les nouveaux statuts. Que des assurances, des annonces et des engagements, mais rien de concret, s'est-il désolé. Est-ce un prélude à la protesta des blouses blanches ' La rentrée sociale qui est à quelques semaines, une période propice aux mouvements de protestations socioprofessionnelles, incite à ne pas dormir sur ses lauriers. En tout cas, ces messages du président du SNPSP sont à prendre au sérieux, pour le grand bien de toutes les parties, y compris l'intérêt national.