Algérie

Salaires



Il n?y aura pas d?augmentation de salaires des cadres et des travailleurs de la Fonction publique. Du moins pas dans l?immédiat. Le chef du gouvernement vient une nouvelle fois d?inviter cette catégorie de salariés à prendre leur mal en patience. Combien de temps les fonctionnaires devront-ils encore attendre ? Ahmed Ouyahia n?a pas soufflé mot sur la question. En revanche, il a rendu compte, jeudi dernier, au terme de sa réunion avec le secrétaire général de l?UGTA et les représentants de six organisations patronales, des raisons à l?origine de la décision de son gouvernement de maintenir les salaires à leur niveau actuel. Outre la « difficulté » inhérente à la révision de l?article 87 bis, le chef du gouvernement met en avant sa crainte de voir les dépenses nécessaires à un relèvement honorable du SNMG fragiliser les finances de l?Etat. La suppression de l?article 87 bis, pour laquelle militent l?UGTA et les patrons depuis plus de deux ans, coûterait aux contribuables, selon lui, près de 550 milliards de dinars. L?extrême prudence affichée par le chef du gouvernement sur le dossier des salaires peut paraître légitime, cela à plus forte raison que le pays n?est toujours pas à l?abri d?un effondrement des prix du pétrole. Le fait de savoir que l?Etat veille, enfin, à un usage rationnel de la rente pétrolière est réconfortant. Mais même légitime, l?Exécutif doit néanmoins songer à ne pas trop pousser à l?excès la prudence imprimée à sa politique budgétaire. Car en prenant la décision de laisser sommeiller le dossier des salaires, le chef de l?Exécutif court le risque de ne plus être suivi dans son raisonnement. Il paraît difficile, en effet, de demander aux fonctionnaires et aux travailleurs, gagnés depuis longtemps par la paupérisation, de serrer davantage la ceinture à un moment où les caisses de l?Etat regorgent de devises fortes. Il paraît malaisé et inconvenant, par ailleurs, de demander aux agents et aux cadres de l?Etat de rester « zen » et de regarder, sans broncher, d?autres catégories de travailleurs (c?est le cas des cadres supérieurs et des employés du privé) savourer allègrement les premières retombées de la reprise économique et les plaisirs de la société de consommation. Aussi, persister aujourd?hui à reporter le traitement du dossier des salaires équivaudrait tout bonnement à inviter les compétences à déserter la Fonction publique. Une question : le pays peut-il se permettre le luxe de laisser partir ses cadres à une période où il en a le plus besoin ?




Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)