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Salah Houamed, un défenseur des droits des chômeurs



Salah Houamed, un défenseur des droits des chômeurs
«En 2011, le peuple algérien semble ne pas respirer encore l'oxygène d'une véritable indépendance nationale.» C'est là la synthèse de l'analyse faite par Houamed Salah, président de l'Association nationale pour le droit des chômeurs au travail. Il milite depuis de longues années voire depuis sa tendre jeunesse pour une Algérie juste,digne et prospère pour tous. Malgré les efforts de l'Etat, la situation des jeunes reste peu reluisante en raison d'un chômage difficile à vaincre compte tenu de la démographie.
Les jeunes, notamment à Batna, souffrent du syndrome du désespoir. Sur le terrain, les associations prennent en charge les revendications des chômeurs, dans un cadre organisé, même si les autorités ne leur prêtent guère l'attention voulue. Parce que défendre ses droits ou revendiquer est synonyme de «techwich» dans l'esprit des responsables qui ne reconnaissent que les associations agissant comme appendices de l'administration et de certains services. Quand Salah Houamed avait organisé un sit-in devant la mairie pour seulement attirer l'attention des pouvoirs publics sur le cas des jeunes chômeurs, il avait été mal vu par l'administration locale et partant par la police qui s'est chargé du reste : lui confectionner un dossier judiciaire, sanctionné par une décision judiciaire qui lui a valu des tracasseries, lui le père de famille qui n'a rien à se reprocher. Grève de la faim, tentative de suicide, pression de la police et de la justice, c'est son lot quotidien en raison de son militantisme. Certains n'hésitent pas à dénoncer avec force ces pratiques «officielles» qui empêchent d'exprimer des opinions ou des revendications. Houamed Salah avait incité son association en 2007 à organiser un séminaire régional à Batna lequel a abouti à l'adoption d'une série de propositions concrètes et judicieuses qui ont été transmises à la présidence de la République et au ministre du Travail. «Il est intolérable, nous dit Houamed Salah, que des jeunes ne puissent pas travailler pour faire vivre leurs familles et que des cadres universitaires végètent une décennie entière.» Il dénonce surtout la rigidité dictatoriale et l'arbitraire de l'administration que l'actuel wali M. El Hocine Mazouz a récemment critiqués et qualifié de facteur de blocage du développement local. Exclusion, corruption, copinage et harcèlements touchent les jeunes demandeurs d'emploi surtout les jeunes filles soumises au marchandage dans un climat de totale indifférence des pouvoirs publics et des élus. Il est temps, estiment des jeunes aspirant à vivre dans une société démocratique, que le dialogue soit instauré et que les règles de droit soient respectées par tous afin de barrer la route à la hogra et à l'injustice qui constituent le lit de la révolte sociale. Des vendeurs à la sauvette inquiétés par l'administration par le biais de la police, et voilà Houamed Salah qui tente de s'interposer pour la recherche d'une solution au problème, une solution qui ne soit pas forcément répressive ou d'exclusion. Houamed a même osé critiquer ouvertement le gel pendant des années de la distribution de logements sociaux aux citoyens. Lors de la distribution de logements sociaux par la daïra et l'APC, il a accusé les autorités locales d'avoir fait dans la démagogie en distribuant des logements non encore achevés. Houamed est aussi en colère parce qu'à Batna, la mafia locale du foncier et ses complices dans les administrations ont fait main basse sur des terrains appartenant au domaine public par le moyen de falsification de documents. Les autorités, depuis longtemps, évitent de remettre en cause de telles situations de «fait accompli». Il nous rappelle, par ailleurs, le cas d'un fils de moudjahid à oued Taga qui aurait été viré de son emploi parce qu'il a revendiqué à sa manière son droit à l'aide de l'Etat pour l'auto-construction rurale. Le militantisme associatif est en danger à Batna et les droits de l'homme sont bafoués et menacés. Tel est le sentiment d'un certain nombre de militants de diverses associations locales dites d'intérêt public. Organiser les canaux du dialogue, mettre en jeu les règles du droit, adopter une attitude réellement démocratique, clarifier dans la transparence et dissocier les associations actives et efficaces et celles qui sont parasitaires et inutiles pour la société locale, empêcher l'exploitation des associations à des fins de promotion sociale, telles sont les missions urgentes que demande Houamed Salah au wali de Batna pour ouvrir une nouvelle page de collaboration et d'interactivité dans le cadre de la sauvegarde et de la promotion des droits de la société à l'épanouissement et éviter la surenchère, les manipulations sournoises et les dérapages qui peuvent coûter cher.


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