Algérie

Salah Bey Réminiscence




La localité deSalah Bey, à quatre kilomètres au nord de Constantine, a tout « pour développerune agriculture intensive et un tourisme de qualité », mais aucune initiativeprivée ou publique n'est venue valoriser cette potentielle vocation.Initialement, Salah Bey était connu et apprécié pour ses sources, quis'échappaient d'un bassin couvert puis se jetaient dans un autre bassin plusvaste, avant de cheminer le long de «seguias» plantées de grenadiers et serépandre enfin dans les jardins maraîchers et les vergers.Autour du bassincouvert, s'élevaient des constructions partagées en chambres, lesquelles, troisà quatre mois dans l'année, étaient louées aux familles constantinoises quivenaient ainsi passer d'agréables séjours durant la saison chaude, loin desmoiteurs suffocantes de la grande ville. Ce type de tourisme populaire et convivials'est pratiqué depuis le temps des beys, et jusque dans les années 1970, oùl'on voyait encore des familles y séjourner quelques semaines, bien que lesconditions d'accueil se détérioraient à vue d'oeil et que « les servicesofferts aux estivants n'étaient plus les mêmes ».« Les choses ontchangé, disent les habitants de Salah Bey, avec l'avènement des bains de mer etdes voyages à l'étranger. Mais notre petite localité avait les moyens pours'adapter et développer des infrastructures, au service d'un tourisme familial,avec des infrastructures modernes, tels que des hôtels, des restaurants,parallèlement à des investissements dans le domaine du thermalisme. L'eau desource qui sort des entrailles de la terre à plus de 20 °C, exactement pareilleaux sources du Hamma, était fort prisée par les Constantinois. Mais bien queles ressources hydriques soient du domaine public, rien n'a été tenté pourexploiter les possibilités offertes dans ce domaine. Les eaux chaudess'échappent encore, et après avoir irrigué quelques parcelles, vont se perdredans l'oued. Il y a eu, nous dit-on, quelques tentatives d'investissement decertains privés. Une famille, en particulier, s'était lancée au début de 1990,dans la construction d'une auberge sur ce site enchanteur, qui traçait la voieà une politique audacieuse de développement touristique, susceptible d'êtreorientée en premier vers les populations constantinoises. Malheureusement, lesinvestissements publics, tant attendus, n'ont jamais suivi et le secteur privésans aide de l'Etat n'a pu persévérer dans son entreprise de créer de nouvellesinfrastructures.Côté agriculture,la réalisation d'un village de 200 maisons dans le cadre de la révolutionagraire s'était faite sur des terres irrigables et, tout autour, d'autresconstructions s'élevèrent, là où poussaient des cultures. Ainsi, nous fontconstater des habitants de Salah Bey, « si l'eau pour irriguer existe encore,ce sont les terres irrigables qui disparaissent face à l'envahissement du béton». Nos interlocuteurs estiment que rien n'est définitivement perdu et quebeaucoup de choses restent à faire, tant dans l'agriculture par l'irrigation,que dans le développement touristique.


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