« Le tissage est la principale activité du M?zab »
Salah Badlis est le directeur de la Chambre d?artisanat et des métiers de Ghardaïa depuis 1997. Lui-même expert en artisanat, il revient sur les spécificités artisanales de la région du M?zab. Quelles sont les activités artisanales de Ghardaïa et de sa région ? L?activité principale est le tissage. Mais nous avons aussi de très belles choses dans la broderie, dans le tannage, dans le travail du cuivre et l?art du sable. Enfin, je suis en train de défendre le travail du bois de palmier qui permet de créer de petits objets de décoration. Cette activité doit être réglementée. Et en ce qui concerne le tissage ? 12 000 familles travaillent à domicile dans ce secteur réservé aux femmes. Le tissage est tellement important que l?architecture traditionnelle l?a pris en compte : il y a dans toutes les maisons, la place du métier à tisser. Cela peut être le revenu principal ou un extra pour la famille. Le premier transfert de savoir-faire se fait de mère en fille. Il existe même de petits métiers à tisser pour les fillettes de 7 à 8 ans afin qu?elles s?exercent aux motifs. Il faut sauvegarder ce savoir-faire et, dans ce cadre, la chambre d?artisanat a mis en place un programme de formation et d?apprentissage. Les apprentis sont placés dans des foyers et disposent d?une bourse pendant 12 mois avec une couverture sociale. A la fin, ils ont un diplôme et leur carte d?artisan. Ensuite, un fonds de financement est prévu pour l?achat des équipements afin de mettre les stagiaires sur le marché du travail. Seuls 1000 tisserands possèdent la carte d?artisan qui a été créée par décret présidentiel en 1997. Les autres sont dans le domaine de l?informel mais l?Etat protège le travail à domicile. Y a-t-il des débouchés pour la production ? L?artisanat est un secteur important en matière de création d?emplois et de richesses. Le ministère de la Petite et Moyenne entreprise et de l?Artisanat a d?ailleurs créé onze nouvelles chambres d?artisanat, dont celle de Laghouat que j?ai la charge de faire démarrer dès septembre prochain. Mais nous rencontrons des problèmes en ce qui concerne l?approvisionnement en matières premières et l?écoulement du produit. Il existe des galeries de l?artisanat au niveau national : des espaces d?exposition-vente dans toutes les chambres de commerce et des maisons de l?artisanat dans presque chaque wilaya. Nos artisans participent aux salons nationaux et aux grandes foires internationales. Chaque chambre de commerce possède un programme pour soutenir la promotion de l?artisanat. A Ghardaïa, la Fête du tapis, une initiative ministérielle qui se tient chaque année en mars, permet de mettre en valeur le tissage. Nous organisons des concours du meilleur tapis et du meilleur exposant. Pour les tapis, avez-vous un label qualité ? Oui, c?est tout nouveau. L?estampillage du tapis est un programme du ministère pour protéger le tapis national. Nous souhaitons assurer, pour l?exportation, que ce tapis est pure laine et fait main afin d?éviter la contrefaçon. Un jour, j?ai bondi en voyant dans une revue étrangère un tapis de Ghardaïa « made in Marocco » ! Chaque région d?Algérie est caractérisée par un motif. Il faut aider les artisans à s?adapter à la demande des clients et du marché et notamment apprendre aux jeunes filles à recopier les motifs de manière scientifique.
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Posté Le : 01/02/2005
Posté par : sofiane
Ecrit par : Olivia Marsaud
Source : www.elwatan.com