L'oued N'tissa a également connu une crue, en 1998. Il en a résulté deux morts à Beni Izguène. Depuis, l'Association pour la protection de l'environnement à Beni Izguène travaille pour que cela ne se reproduise plus. Son leitmotiv' : un retour aux valeurs ancestrales qui ont fait leurs preuves.
Quelles leçons avez-vous tirées de la crue de l'oued N'tissa ' L'oued N'tissa est un affluent de l'oued M'zab qui irrigue la palmeraie de Beni Izguène. La crue, qui a eu lieu en même temps que celle de l'oued M'zab, nous a confortés dans la stratégie mise en place depuis quelque temps.L'association de toutes les parties prenantes d'une problématique est le meilleur garant de la réussite d'une action. Dans cette situation, la réflexion menée avec l'ensemble des partenaires (communautaires et publics) a permis de mieux appréhender aussi bien la nature de la problématique que le choix des actions à mener.La remise en état des différents ouvrages traditionnels de gestion des ressources hydrauliques est impérative pour la sauvegarde du système oasien, avec l'introduction possible de nouvelles structures pour les renforcer, compte tenu de nouveaux paramètres de développement. L'accroissement des zones habitées proches du lit de l'oued est un paramètre qui démultiplie le risque de catastrophe. Par conséquent, il faut amener les populations à s'éloigner des rives. Qu'avez-vous fait pour endiguer le problème' ' Les travaux réalisés sur le lit de l'oued (calibrage du lit, désensablement du barrage de Beni Izguène, élargissement du cours de l'oued) ont permis de diminuer la force d'écoulement des eaux de pluie et, de ce fait, les populations et les biens ont été mieux protégés. L'ampleur des dégâts était moindre qu'à Ghardaïa sur les rives de l'oued M'zab. N'y a-t-il pas conflit entre les techniques traditionnelles et la nouvelle technologie' ' Les techniques traditionnelles ont fait la preuve de leur efficacité dans la gestion des ressources naturelles. Ces techniques ne sont ni une vue de l'esprit ni une génération spontanée. Elles sont le fruit d'une expertise acquise de génération en génération et qui sont arrivées à un degré de stabilité et d'équilibre qui ont fait la durabilité des systèmes oasiens. Par conséquent, il aurait fallu maintenir la même approche de développement et faire évoluer ces systèmes en introduisant de nouvelles technologies. Les barrages érigés avec des techniques modernes ne sont nullement en conflit avec le système traditionnel. Ils renforcent celui-ci. L'utilisation de motopompes pour l'irrigation n'a jamais posé problème en tant que nouvelle technologie, mais c'est l'absence d'entretien des puits qui en est un. Que pensez-vous des travaux réalisés aux abords de l'oued M'zab' ' Cette question nous ramène au grand débat sur le système oasien. L'occupation rationnelle des sols, l'utilisation réfléchie des ressources en eau et de la biodiversité, les équilibres entre le bâti et le couvert végétal' Il est évident que le maintien des dimensions du lit de l'oued nous préoccupe au plus haut point. La construction de nouveaux barrages est une bonne chose, sauf que le maintien de certains goulots n'est pas pour faciliter l'écoulement des eaux de crue. En outre, le pavage du lit fait perdre une grande quantité d'eau qui disparaît dans le désert au lieu d'alimenter la nappe phréatique renouvelable. Autant de questionnements, et d'autres, qui devraient trouver réponse dans un débat aussi large que possible.
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Posté Le : 24/04/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : Zineb A. Maiche
Source : www.elwatan.com