Algérie

Saison oléicole à Béjaïa: Maigre récolte en perspective



Saison oléicole à Béjaïa: Maigre récolte en perspective
Selon des producteurs de l’huile d’olive, le prix du litre connaitra forcément une hausse. Un litre de l’huile sera vendu à 600 DA.

Si les années de vaches maigres se succédaient, il y a fort à craindre que beaucoup d’huileries seraient contraintes de fermer boutique.

L’olivaison cuvée 2011/2012 dans la commune de Chellata est à mettre aux oubliettes, tant elle s’annonce des plus chiches. En effet, oléiculteurs et oléifacteurs réunis sont unanimes pour prévoir une récolte «catastrophique».

«Il faut remonter très loin dans le temps pour trouver une récolte aussi maigrichonne. De nombreux exploitants qui, d’ordinaire, engrangeaient une dizaine de quintaux d’olives, vont devoir se contenter de quelques dizaines de kilos seulement», affirme un citoyen de Chellata, propriétaire d’une oliveraie au village Ighil Oumced.

Aux villages Felden, Fethoune ou encore Ath Hiani, c’est le même constat de désolation qui est décliné sur tous les tons.

«C’est triste à dire, mais je pense que c’en est fini de la filière oléicole, du moins si les choses restent en l’état», résume, désabusé, un paysan du village Alma.

Essentiellement de type pluvial, la culture d’olives à Chellata a sérieusement pâti des effets du climat, caractérisé par une disette hydrique prolongée et une hausse sensible des températures. Le facteur anthropique a fait le reste.

«Il ne faut pas oublier que les incendies déciment chaque année une partie des vergers oléicoles. Ces derniers subissent également les contrecoups des mauvaises méthodes de récolte», fait remarquer un exploitant du village Ighil Ouberki.

Résultat des courses : les effluves de margines, qui, à pareille période de l’année, titillent agréablement les narines, se sont fait nettement plus discrets.

Bien des oléifacteurs, dont les huileries tournaient d’ordinaire à fond de train durant toute l’olivaison, ont préféré laisser au repos moulins et pressoirs.

«On ne peut pas faire tourner les machines si l’on n’est même pas sûr de pouvoir couvrir les charges de fonctionnement. Et dire qu’il n’y a pas si longtemps encore, on travaillait sans interruption jusqu’au mois d’avril, tellement on était submergé par de grosses quantités d’olives qui affluaient de tous les champs», souligne, sur une pointe de dépit, un oléifacteur de Chellata.

«Si les années de vaches maigres se succédaient, il y a fort à craindre que beaucoup d’huileries seraient contraintes de fermer boutique», conjecture-t-il.

Sur le versant sud de l’Akfadou, et en raison d’une météo moins capricieuse, la cueillette des olives a été bouclée en quelques journées, contrairement au flanc méridional de la vallée de la Soummam, dont le coup d’envoi est donné généralement au mois de janvier.

«Les oliviers sont presque à nu avant même le processus de gaulage, car le fruit noir s’est complètement desséché sur les rameaux et ne laisse guère espoir à un rendement meilleur», déclare un propriétaire d’une oliveraie.

Bon nombre de fellahs se font un sang d’encre quant à la mauvaise récolte de cette année, d’autant plus que la pluie s’est fait désirer durant toute l’année.

Le faible rendement de la saison oléicole n’est pas seulement dû au manque de pluie. D’autres facteurs interviennent, comme les départs de feux à répétition, l’absence d’entretien des oliviers, la technique de gaulage qui est souvent néfaste pour les oliviers.

Comme on assiste aussi ces dernières années à l’envahissement des champs par toutes sortes de déchets et détritus, dont les bouteilles en verre brisées jonchant le sol, et qui peuvent s’avérer dangereuses lors des récoltes.

«Nos champs sont devenus des dépotoirs. Pratiquement, il n’y a pas une oliveraie qui soit épargnée par les tessons de bouteilles», déplore un sexagénaire.

Les bonnes récoltes des années précédentes ont souvent attisé l’appétit des maraudeurs, qui se frottent les mains dès l’entame de la saison oléicole. Ce qui n’est pas le cas cette saison avec la baisse du rendement et les faibles récoltes.

Ce qui induira forcément la hausse du prix de l’huile d’olive, dont le litre est cédé à 500, voire 600 DA.

«A ce rythme, nos pressoirs ne tourneront que durant un ou deux mois, car les quantités d’olives cueillies sont infimes par rapport aux saisons antérieures», atteste un oléifacteur.

Amazigh. M., Bachir Djaider


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